Bulletins de l'Ilec

Tabula rasa - Numéro 471

09/03/2018

Une entreprise née d’une cession est en situation de tracer le cadre d’une culture nouvelle, surtout si tout son monde a été embarqué dans l’acte fondateur. Entretien avec Pascale Infante, directrice marketing, R&D et Qualité chez Carambar & Co

Une entreprise issue d’une cession comme Carambar & Co, toute jeune dans son périmètre, a-t-elle en tant que collectivité de travail une culture propre ?
Pascale Infante : Carambar & Co est une toute jeune entreprise qui a ouvert ses portes le 2 mai 2017. Nous avons à peine dix mois d’existence, notre culture est donc en pleine construction ! Dans ce cas très particulier, il n’y a pas eu de vente d’une société à proprement parler. Nous avons construit une société en partant de zéro pour y intégrer les marques rachetées à Mondelez1. Il a fallu trouver des locaux, les aménager, embaucher les équipes, développer les systèmes informatiques, réinventer les procédures de travail. Le premier défi était que tout fonctionne le 2 mai, et que l’on puisse avoir une activité normale, c’est-à-dire produire, recevoir des commandes, livrer, envoyer des factures, payer nos fournisseurs et nos salariés… La création de la société et sa mise en route, afin que tout fonctionne avec fluidité dès le départ, est le premier élément de fierté des salariés de la société. On peut dire que c’est l’acte fondateur de notre culture d’entreprise, propre à Carambar & Co.
 La proportion des nouveaux salariés dans la nouvelle équipe conduit-elle à changer de culture ?
P. I. : Environ vingt-cinq pour cent de nos salariés n’étaient pas en poste chez le précédent actionnaire de nos marques. Ce facteur contribue au changement de culture, mais pas seul ; nombre d’autres facteurs ont une influence très forte sur la construction de la culture de notre entreprise : la taille de la société, qui est petite (nous sommes environ mille salariés au total) ; le siège et le centre de décision, basés près de Paris (Issy-les-Moulineaux) ; le comité de direction, très présent et accessible, ce qui rend la prise de décision rapide ; la relance de marques patrimoniales et le « fabriqué en France », qui sont au cœur de notre projet.
 Avez-vous un plan visant à construire une culture nouvelle ?
P. I. : Oui, nous avons défini le cadre de notre culture d’entreprise avec le comité de direction dans les semaines qui ont précédé l’arrivée des salariés le 2 mai. Il nous semblait important de donner une vision, une mission, et de commencer à définir quelle était pour nous la « Carambar & Co attitude ». Notre vision est claire : devenir un nouveau champion de la confiserie. Notre mission est de « donner le sourire à chacun » : nos consommateurs, nos clients, nos équipes et nos partenaires. Cette attitude, c’est être simple, attentif, constructif, responsable et exigeant. Nous avons également insufflé un esprit start-up, porté par les notions d’agilité et d’innovation. Ces éléments ont été rapidement partagés par l’ensemble de nos équipes.
 Sur quels leviers s’appuyer le plus pour favoriser une forte culture collective : des valeurs revendiquées ou les réalités de la vraie vie ?
P. I. : Nous sommes persuadés que la culture doit être le reflet de la vie dans l’entreprise au quotidien. Comme je l’ai dit, le comité de direction a défini un premier cadre. Maintenant, les attitudes et les comportements doivent se construire, s’enrichir au quotidien, pour devenir la véritable culture de toute l’entreprise.
 Tous les salariés sont-ils également dépositaires et ambassadeurs d’une culture d’entreprise ?
P. I. : Oui, nous pensons que la culture d’entreprise contribue à donner du sens, et que chacun a besoin de sens dans son quotidien. S’il en est convaincu, le salarié devient naturellement ambassadeur.

1. Carambar, Poulain, Suchard, La Pie qui Chante, Krema, pastilles Vichy, Malabar.
 

Propos recueillis par j. W.-A.

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