Bulletins de l'Ilec

Actif proactif pour les pros - Numéro 479

15/02/2019

Avec leur cartographie interactive qui quantifie et localise les ressources des entreprises et organisations, les chambres de commerce et d’industrie jouent un rôle d’accompagnement et de médiation au confluent des politiques territoriales. Entretien avec Jan-Erik Starlander, chargé de mission transition énergétique et industrie du futur, Pôle développement économique des territoires, CCI France

Les CCI, moteurs dans les initiatives ÉIT, seront-elles des acteurs de premier plan des initiatives pour les « territoires d’industrie » ou « écosystèmes industriels territoriaux » annoncées le 20 septembre par le Premier ministre ?

Jan-Erik Starlander. : Dans la majorité des régions, les CCI ont signé des conventions avec les Conseil régionaux, qui prévoient des actions en matière de soutien aux entreprises industrielles. Les démarches d’ÉIT portées par les CCI s’inscrivent dans ce cadre. Par ailleurs, les CCI portent des actions d’accompagnement dans la modernisation des entreprises industrielles, dans le cadre de l’Industrie du futur. Les CCI contribuent notamment à mettre en relation les entreprises industrielles avec les offreurs de solutions, en fonction de leurs besoins identifiés dans le cadre du parcours d’accompagnement. Les CCI favorisent également le sourcing local à travers des répertoires nationaux et régionaux de la sous-traitance industrielle, via la plateforme CCI Business. Les CCI des territoires qui ont été désignés « Territoires d’industrie » vont conjuguer leurs actions avec celles des collectivités chargées de piloter ces contrats de territoires.

Quelle est la diffusion de l’outil « Actif »1 de cartographie des données de ressources des entreprises déployé au sein du réseau CCI ?

J.-E. S : L’outil Actif est aujourd’hui déployé par les CCI dans toutes les régions.

La perspective de mutualiser des bases de données permettant de renseigner des problématiques ressources peut faire reculer des entreprises, pour des raisons concurrentielles ou autres. « Actif » tient-il un rôle de boîte noire au service de l’info ÉIT, un rôle de tiers de confiance ?

J.-E. S. : Actif ne tient pas un rôle de boîte noire mais effectivement un rôle de tiers de confiance. La plateforme assure la confidentialité des données des entreprises renseignées dans la base. Seul le conseiller CCI a connaissance des flux renseignés dans la base.

 « Actif » est-il « proactif » ? Permet-il de détecter des possibilités de synergies et d’en aviser des entreprises qui n’auraient pas spécialement fait de démarches en ce sens ?

J.-E. S. : Oui, Actif est proactif. Les flux des entreprises renseignés dans Actif le sont à l’occasion des visites que les conseillers CCI effectuent dans ces entreprises, que ce soit dans le cadre d’un accompagnement spécifique sur l’économie circulaire, ou d’un autre accompagnement proposé par la CCI. Cette collecte permet effectivement ensuite de revenir vers l’entreprise pour lui proposer une synergie, même si elle n’avait pas forcément fait de démarche en ce sens.

Les entreprises disposent-elles en droit d’assez des latitudes pour rechercher des synergies territoriales, quand elles sont potentiellement concurrentes (dès lors que du point de vue du droit de la concurrence il serait possible de plaider contre elles que tout « intrant » ou « extrant » a en aval un effet direct ou indirect sur les prix…) ?

J.-E. S. : Le droit de la concurrence n’a pas été identifié comme étant un frein à la mise en place de synergies territoriales. Les synergies matières se heurtent plutôt dans certains cas à la législation relative aux déchets, la procédure de sortie d’une matière du statut de déchet, bien que prévue par la réglementation, restant assez lourde.

1.http://www.actif.cci.fr.

Propos recueillis par J. W.-A.

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