Bulletins de l'Ilec

Essor exponentiel - Numéro 414

30/10/2010

Tous les produits sont traçables, mais leurs consommateurs n’entendent pas toujours l’être. Entretien avec Serge Papin, président de Système U

Le retour du vrac dans certains magasins, motivé par la recherche du plus bas prix, est-il compatible avec l’exigence de traçabilité ?

Serge Papin : Si le retour du vrac est en partie motivé par la recherche du bas prix, il existe également des consommateurs dont la motivation est le développement durable et la recherche de produits bruts débarrassés d’emballages jugés superflus. Pour ma part, je pense que la vente de produits en vrac n’est pas incompatible avec les soucis de traçabilité, les fruits et légumes vendus en vrac dans nos rayons en sont la démonstration.

Voyez-vous des limites techniques à l’exploitation mercatique des données sur les consommateurs (sorties de caisses, moyens de paiement, connections internet…) ?

S. P. : Le développement exponentiel des techniques liées aux nouvelles technologies semble sans limites. Malgré tout, le commerce n’est pas fait que de techniques, il est aussi une relation, un échange entre des personnes physiques, un vendeur et un acheteur, et pour certains produits ce lien est irremplaçable.

Et les limites éthiques ?

S. P. : Les limites éthiques sont celles du privé, de ce qui relève de l’intimité. Les nouvelles technologies, parce qu’elles sont récentes et mal maîtrisées, sont souvent intrusives. Passé la période d’euphorie qui suit l’arrivée d’une nouvelle technique, le consommateur, qui est aussi un citoyen, découvre la contrepartie à supporter, et la remise en cause est souvent à le hauteur de l’espoir qui avait accompagné l’innovation.

Propos recueillis par J. W.-A.

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