Bulletins de l'Ilec

Des pratiques en quelques chiffres - Numéro 407

01/02/2010

• Cinquième édition depuis 1973, l’enquête 2008 Pratiques culturelles des Français tient compte de l’essor du numérique et de la Toile : en 1997, 22 % des Français disposaient d’un ordinateur chez eux ; en 2008, ils étaient 83 %. Cinquante-six pour cent accédaient à internet, au lieu de 1 % en 1997. Hors école ou travail, deux internautes sur trois se connectaient douze heures en moyenne par semaine. • La fréquentation des équipements culturels traditionnels (théâtre, musée) ou la lecture de livres ont eu tendance à augmenter avec l’usage du numérique. Internet est lié à la culture de la sortie, alors que la télévision demeure le média préféré des personnes centrées sur l’espace domestique. • Cinquante et un pour cent des Français n’ont assisté à aucun spectacle en 2008, 58 % n’ont visité aucun lieu d’exposition. Ces chiffres sensiblement identiques à ceux de 1997 semblent indiquer que la culture numérique n’est pas en cause. • La proportion de Français regardant la télévision tous les jours a progressé de 77 % en 1997 à 87 % en 2008, mais pour la première fois depuis l’arrivée de la télévision dans les foyers, le temps que les Français lui ont consacré (vingt et une heures par semaine) a cessé d’augmenter, et il a diminué chez les 15-24 ans (de dix-huit à seize heures) : l’élévation du niveau moyen de diplôme tendrait à faire baisser la durée d’exposition à la télévision, et l’implantation des ordinateurs et des consoles de jeux oblige à des arbitrages. Une singularité parisienne : 17 % des foyers n’ont pas de télévision (3 % ailleurs). • La lecture des quotidiens payants a continué de diminuer : 11 % des Français lisaient un quotidien national plus d’une fois par semaine en 2008, au lieu de 13 % en 1997. La part des forts lecteurs de livres (plus de vingt-cinq par an) a baissé de 15 à 11 %. Relation de cause à effet ? 36 % des Français disaient en 2008 avoir pratiqué au cours des douze derniers mois un jeu vidéo, au lieu de 24 % en 1997. • Nombreuses sont les sources livrant des informations sur la consommation culturelle et ses nouveautés.Au niveau mondial, selon le cabinet iSuppli, en 2008 un million de liseuses numériques ont été vendues. Ce nombre aurait été multiplié par cinq en 2009 et pourrait atteindre 12 millions en 2010, voire plus si Apple réussit à imposer son iPad. Le Kindle est déjà l’article le plus offert de l’histoire d’Amazon. Le jour de Noël 2009, pour la première fois, les clients ont acheté dans le monde plus de livres numériques pour le Kindle que de livres papier. Le catalogue du Kindle comprend 390 000 titres en grande majorité de langue anglaise. A une tout autre échelle, 123people a réuni dans le monde 250 millions d’utilisateurs et Facebook 500 millions. • En France, 60 000 livres électroniques ont été télé-chargés l’année dernière depuis la boutique en ligne de la Fnac, correspondant à 40 000 titres, par rapport aux 50 millions de livres vendus par la même Fnac. Le dernier Marc Levy, tiré à 400 000 exemplaires en version papier (21 euros), n’avait suscité en décembre 2009 que 200 ventes en version numérique (à 15,99 euros), selon la Tribune. Le tirage massif de quelques titres cache une baisse continue du tirage moyen en France (voisin de 8 000 au lieu de 10 000 il y a vingt ans), tandis que le nombre de titres (de l’ordre de 70 000 ou 80 000) est tendanciellement inflationniste. La littérature, livres de jeunesse inclus, qui tirent le marché, occupe le premier rang en nombre de titres et représente moins du cinquième du chiffre d’affaires. Le marché français du livre a atteint 4,055 milliards d’euros TTC en 2008 et 4,2 milliards en 2009, selon le cabinet GFK (mais le chiffre d’affaires purement éditorial, hors filiales de diffusion et distribution, des quelque trois cents éditeurs recensés en France par le Syndicat national de l’édition, serait plus proche de 3 milliards d’euros). Après un recul de 1,1 % en valeur en 2008, le livre a regagné 1,9% en 2009. La crise ni les nouveaux loisirs n’ont bouleversé sa structure. • Selon GFK toujours, le marché de la musique enregistrée est descendu en 2008 sous le seuil d’un milliard d’euros, à 913,5 millions TTC (- 14,2 % en valeur) puis à 814 millions en 2009 (- 11%). La croissance du marché du téléchargement (75 millions d’euros en 2009) n’a pas compensé la baisse des ventes de disques. Le marché de la vidéo avait décliné entre 2005 et 2008, à 1,382 milliard d​‌’euros, mais il a renoué avec la croissance, en valeur et surtout en volume, au cours de 2009. Quant au marché des jeux et loisirs numériques interactifs, il se situait à 3 milliards d’euros.

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