Bulletins de l'Ilec

Après les discours, les faits - Numéro 433

01/03/2013

Le 5 février dernier, lors d’une cérémonie qui s’est tenue au ministère du Redressement productif, l’Essec a remis ses « prix de la consommation responsable » à des industriels, grands groupes ou PME, récompensés pour leurs initiatives répondant à des enjeux environnementaux ou sociétaux. Le « Grand Prix Essec » a été attribué à Danone1, et huit autres entreprises ont été distinguées par autant de prix ou mentions2.

Parmi les dossiers ayant passé le cap d’une première sélection par les étudiants de l’Essec se sont trouvées treize marques alimentaires et six non alimentaires : une répartition à l’image du périmètre PGC dans les rayons ? Rémy Gérin : Quatre-vingts pour cent des 84 dossiers reçus ont été présentés par des industriels alimentaires, qui se sont fortement mobilisés pour participer à notre Grand Prix. Effectivement, la répartition est proche du poids de l’alimentaire dans la grande distribution en supermarchés et hypermarchés (respectivement 90,8 % et 76,1 % selon Nielsen en cumul annuel mobile au 31 décembre 2012). Mais cela reflète avant tout la mobilisation de certains groupes autour du Grand Prix. Lorsqu’une entreprise présente cinq dossiers de grande qualité, elle multiplie ses chances d’emporter l’un des prix… Certains industriels ont présenté jusqu’à huit initiatives. Pour autant, présenter beaucoup de dossiers ne suffit pas, bien sûr. Pour preuve Beiersdorf, marque lauréate de notre prix « Amélioration du quotidien du consommateur », avait présenté un seul dossier, l’Observatoire Nivea, pour lequel elle a été désignée lauréate. Parmi les industriels ayant présenté des dossiers, quelle a été la part des PME ? R. G. : Nous avons eu le plaisir de recevoir de très beaux dossiers de la part de PME, dont Ecover, Alter Eco, Trad Y Sel ou la biscuiterie de l’Abbaye, par exemple, qui, même si elles n’ont pas été désignées lauréates, montrent le dynamisme des démarches RSE dans des entreprises de toute taille. Au total 20 % des participants au Grand Prix des industries de consommation responsable étaient des PME. Quelle a été la part des entreprises « éthiques » (dont la création même a répondu au souci du développement durable) ? R. G. : Rainett, lauréat du prix « Ecoconception », a joué un vrai rôle de précurseur depuis 1986, en donnant aux consommateurs la possibilité de mieux consommer et de mieux comprendre le bénéfice des produits écologiques. Nous avons eu le plaisir de compter sur la participation d’entreprises comme Alter Eco ou Ecover, c’est à elles que vous devez penser. La concurrence a été d’un haut niveau entre quatre-vingt-quatre démarches innovantes, avec des impacts forts, visionnaires. Nous leur souhaitons de remporter l’un des prix dans deux ans, pour la prochaine édition du Grand Prix Essec. Certaines actions, récompensées, ne relèvent-elles pas des fondamentaux de l’entreprise ? R. G. : Les initiatives récompensées dans le cadre du Grand Prix sont celles qui, par leur caractère social ou environnemental innovant, leur impact sur la société, sur l’homme ou sur la planète, vont au-delà des obligations légales et réglementaires. Citons, à titre d’illustration, la politique d’employabilité du groupe Seb, lauréat du prix « Emploi et développement des hommes ». Il s’agit de redonner confiance, par le biais de formations appropriées, aux salariés à faible niveau de qualification, afin de développer leur employabilité. Cette entreprise agit bien au-delà de ses obligations légales en termes de formation des salariés et inscrit donc son initiative dans une démarche volontaire et responsable. Une entreprise peut remporter le « Grand Prix » sans avoir été sélectionnée dans tous les domaines couverts par les différentes distinctions ? R. G. : Cela a été le cas de Danone Produits frais cette année. Le Grand Prix vise à récompenser une entreprise pour l’ensemble de sa politique en matière de RSE. Les cinq entreprises qui ont été sélectionnées étaient celles dont les initiatives ont été les mieux notées par les étudiants, sur au moins trois thèmes, dans trois catégories. Les dossiers ont ensuite été appréciés, en janvier dernier, par un jury de personnalités expertes des enjeux RSE selon deux indicateurs : le classement obtenu à l’issue de la notation des initiatives par le jury ; la cohérence et l’ambition de la politique RSE, à la lecture de toutes les initiatives présentées, d’une vidéo de trois à cinq minutes et d’un mémo d’une ou deux pages, éventuellement remis au jury par les entreprises sélectionnées pour soutenir leur candidature, sur le thème de la gouvernance quant à leur stratégie RSE. Propos recueillis par Jean Watin-Augouard 1. Les initiatives de Danone seront évoquées dans la prochaine livraison du Bulletin. Elles peuvent être découvertes, comme celles des autres lauréats, à l’adresse http://grandprix-consommationresponsable.com 2. La prochaine livraison évoquera les initiatives de Danone, Coca-Cola Entreprise, Nestlé Waters France, Seb et Rainett.

Propos reccueillis par J. W.-A.

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