Bulletins de l'Ilec

Eau’Dodo, la planète et le dormir - Numéro 448

01/04/2015

Le projet circulaire « Eau’Dodo » né entre Vittel et le fabriquant d’articles de literie Dodo a valu à Nestlé Waters France et à son partenaire le « prix écoconception produit » : deux cent mille bouteilles de Vittel ont eu une seconde vie en 2014, en devenant garniture d’oreillers et de couettes. Entretien avec Emmanuelle Fissé, Nestlé Waters Marketing & Distribution

Votre prix récompense une démarche de réduction des externalités environnementales négatives, par l’organisation d’une filière de recyclage, mais revendique aussi un aspect économique et social…

Emmanuelle Fissé : Notre démarche répond aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux, et tous sont importants. Donner une seconde vie à des rebus – aspect environnemental –, créer de la valeur avec de nouveaux objets – aspect économique – et avoir une vocation éducative, montrer par l’exemple – aspect social –, ces trois actions participent de la même démarche.

L’économie circulaire impose-t-elle des partenaires locaux, la proximité territoriale, afin d’optimiser les coûts ?

E. F. : La réduction des coûts n’est pas le premier objectif. Il s’agit d’abord de créer une pratique vertueuse, en privilégiant une démarche pragmatique. Notre partenaire Dodo est proche et c’est cette proximité qui nous a conduits à entrer en contact et à concevoir un partenariat. Nous avons trouvé un débouché par l’intermédiaire de notre recycleur.

Quel est le système de traçabilité de vos bouteilles, pour qu’elles seules fournissent Dodo en matériau ?

E. F. : La traçabilité de nos bouteilles est certifiée par le recycleur.

Vous indiquez que « la bouteille PET n’est pas un déchet mais une ressource ». Ce type d’initiative devrait donc s’étendre à toute l’offre d’eaux et boissons ainsi conditionnées ?

E. F. : Oui, bien sûr, mais nous demeurons humbles devant l’ampleur de la démarche, et pragmatiques ; nous posons les premières pierres de l’édifice, qui mettra du temps à se construire. L’industrie tout entière devrait s’engager dans cette voie, mais est-elle prête ?

Y a-t-il des initiatives entre industriels pour mutualiser les efforts vers l’économie circulaire du PET ?

E. F. : Le projet Vittel-Dodo concerne la partie aval de l’économie circulaire. Nous sommes également présents à l’amont. Les bouteilles plastiques ne sont pas suffisamment triées et recyclées en France, nous plafonnons à 50 %, malgré les moyens mis en place par Éco-Emballages. Nous et d’autres industriels de la profession sommes très concernés par cette question, et nous nous intéressons à d’autres systèmes pour stimuler la collecte. Nous soutenons des fabricants et des distributeurs, les « reverse vending machines » (collecteurs automatiques rémunérant le dépôt) comme ceux qu’installe la société Reco sur des parkings de magasins. Nous avons depuis mai dernier un partenariat pour soutenir l’implantation de leurs cinq premiers « kiosques ».

Depuis fin 2014, un autre industriel de marque nous a rejoints pour prolonger ce partenariat sur vingt machines au total. Le principe que Reco a lancé est un écogeste récompensé par un bon d’achat de 2 centimes par bouteille, utilisable dans le magasin où est installé le collecteur. Lorsque la collecte est récompensée, six fois plus de déchets sont récupérés.

Après Bic (Styl’eau) et Dodo, d’autres partenariats sont-ils envisageables ?

E. F. : Oui, l’histoire doit se poursuivre. L’industrie textile, par exemple, utilise beaucoup de PET recyclé pour la fabrication de vêtements. Les débouchés sont nombreux.

Depuis quand Nestlé Waters a-t-il opté pour l’économie circulaire ? A-t-elle sa pertinence pour toutes les marques du groupe ?

E. F. : Nous avons commencé en 1992 avec Éco-Emballages, dont nous sommes cofondateurs avec d’autres industriels. Si on ne parlait pas encore d’économie circulaire, on était déjà dans cette logique de responsabilité du fabricant. Toutes les marques du groupe sont éligibles à cette démarche. Cela peut cependant varier selon l’engagement des pays : l’Allemagne est très en avance, les États-Unis sont en retard.

Propos recueillis par J. W.-A.

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