Bulletins de l'Ilec

M&M’s, l’énergie maison - Numéro 448

01/04/2015

Mars Chocolat France a été récompensé d’un « prix gestion des énergies » à l’Essec pour la démarche « Vapeur verte » de son site alsacien de Haguenau : un partenariat avec une usine d’incinération d’ordures ménagères voisine, qui couvre depuis janvier 2014 l’essentiel de ses besoins en énergie grâce à un raccordement souterrain. Résultat : des émissions de gaz à effet de serre réduites de 60 %, et des économies de coûts par une consommation d’énergie fossile moindre de 90 %. Entretien avec Rémi Dodier, chargé de communication, Mars Chocolat France

En quoi la modernisation environnementale « Vapeur verte » de votre usine alsacienne d’Haguenau l’a-t-elle rendue plus compétitive ?

Rémi Dodier : En décembre 2011, le groupe Mars a fait le choix d’investir 40 millions d’euros dans l’usine d’Haguenau, afin de répondre à la demande croissante de M&M’s en Europe. Outre l’optimisation des capacités de production de l’usine, cet investissement a permis de concrétiser une importante réflexion sur nos approvisionnements en énergie.

Avec la création de partenariats avec le Centre de valorisation énergétique voisin, ainsi qu’avec SITA, filiale de Suez Environnement, et Cofely Services, nous avons pu lancer le projet Vapeur verte. Comme le souligne Tom Leemans, président de Mars Chocolat France, « notre usine, grâce à cette initiative, envoie un signal fort à nos consommateurs, clients et partenaires sur notre engagement à produire différemment tout en respectant l’environnement ».

En quoi l’option gaz, qui prévalait jusqu’alors, était-elle hors course lorsqu’il a fallu agrandir le site ?

R. D : Notre production de vapeur était initialement assurée par deux chaudières à gaz, elles-mêmes alimentées par de l’énergie fossile. L’augmentation de nos capacités de production nous a donné l’opportunité d’étudier une alternative énergétique, grâce à l’utilisation d’une vapeur locale issue de la valorisation énergétique des déchets. Cette nouvelle solution nous a aussi permis d’éviter l’ajout d’une troisième chaudière à gaz, tout en réduisant massivement notre empreinte carbone, de 60 %.

Ce type d’approvisionnement en énergie grâce à un partenariat avec un centre d’incinération d’ordures ménagères peut-il être imité sur d’autres sites u groupe ?

R. D. : Fin 2013, l’équipe projet Vapeur verte a eu l’honneur d’être primée par le groupe Mars parmi plus de vingt-six mille nominés lors de la finale mondiale du concours interne “Make The Difference” (« Faire la différence »). Ce concours récompense tous les deux ans les collaborateurs de Mars du monde entier pour des projets innovants, qui « font la différence » à l’égard des hommes et de la planète.

Le projet Vapeur verte a été salué pour sa cohérence avec la stratégie environnementale du groupe : la stratégie “Sustainable in a Generation” (« durable en une génération »), qui vise à supprimer l’utilisation d’énergies fossiles et à réduire les émissions de gaz à effet de serre de toutes nos usines dans le monde d’ici à 2040. La réussite d’une initiative semblable à Vapeur verte, reconnue en interne comme un exemple de bonne pratique, dépend néanmoins des particularités et des opportunités présentes dans l’environnement de chaque usine.

Ce projet a-t-il été développé dans d’autres filiales ?

R. D. : L’expérience d’Haguenau a fait l’objet d’un partage avec les autres usines Mars dans le monde. Certaines y ont rapidement vu une opportunité de développer d’autres projets d’énergie verte, comme cela a été fait dans nos usines de Veghel (Pays-Bas) et de Janaszówek (Pologne).

L’initiative Vapeur verte s’appuie sur le dialogue avec les pouvoirs publics. Ceux-ci et Mars ont-ils fait connaître l’initiative auprès des collectivités locales des autres régions ?

R. D. : Ce projet est l’aboutissement d’une collaboration réussie avec un établissement public de coopération intercommunal, à savoir le Smitom de Haguenau Saverne. De son côté, l’Ademe, autre établissement public, a contribué au financement du projet à hauteur de 1,5 million d’euros, au travers du « Fonds Chaleur ».

Nous avons profité des grandes étapes qui ont jalonné le projet, telles que la signature conventionnelle du partenariat ou encore l’inauguration officielle des installations, pour communiquer auprès des pouvoirs publics locaux. La couverture presse nationale suscitée par ces événements a permis d’assurer le relais de l’initiative auprès des collectivités locales d’autres régions.

Propos recueillis par J. W.-A.

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