Bulletins de l'Ilec

Le Coq noir, l’ambition RH - Numéro 464

30/03/2017

Ae prix Essec 2017 « Ressources humaines » a récompensé la politique d’embauche du producteur de sauces et desserts exotiques Le Coq noir. Cette entreprise de L’Isle-sur-la-Sorgue contribue à lutter contre la précarité en recrutant des saisonniers par l’intermédiaire d’un groupement d’employeurs (« Ressources », association d’entreprises agroalimentaires de la région d’Avignon) qui les salarie en CDI. Entretien avec Joël Kautzmann, coprésident-directeur général du Coq noir

Votre politique d’emploi qui répond, écrivez-vous, à « un besoin élevé en main-d’œuvre et à une difficulté de fidéliser le personnel saisonnier », cherche-t-elle aussi à répondre aux demandes d’emplois locales ?

Joël Kautzmann : Notre région est sinistrée sur le plan du chômage, avec un taux élevé. Notre démarche, locale, concerne les entreprises sur notre territoire. Elle permet une fidélisation et un engagement des salariés bien supérieurs à ce qu’ils sont dans un cadre classique faisant principalement appel à de l’intérim, car nous les soutenons dans l’aide au logement et dans la formation aux métiers de l’agro-alimentaire. Cette initiative collaborative a permis de tarir le turn-over et d’offrir une cellule de recrutement expérimentée pour des métiers en CDD ou en CDI.

Est-il compliqué, pour une PME alimentaire, de mettre en place un groupement d’entreprises de son secteur pour assurer la durée indéterminée de contrats de travail ?

J. K. : Dans la mesure où la structure est en place et montre son efficacité, ce n’est que du bonheur ! Tous mes besoins en main-d’œuvre sont comblés par l’association Ressources, qui connaît parfaitement bien le monde agro-alimentaire ; je peux valider les yeux fermés les candidats qu’elle me propose. C’est en quelque sorte de la prestation de ressources humaines externalisée.

Vous avez été primés pour votre politique d’emploi, représenterez-vous à une distinction votre démarche environnementale de traitement des eaux usées au moyen de la phytofiltration par plantes ?

J. K. : Ce n’est pas notre ambition. On en présentera peut-être d’autres, car nous avons d’autres pistes de réflexion dans le domaine de la RSE. Particulièrement dans le domaine de l’aménagement du temps de travail et du dialogue avec les salariés, en application de la loi El Khomri.

Souhaitez-vous faire école ?

J. K. : Nous souhaitons effectivement promouvoir notre démarche. Je n’imagine pas comment les autres entreprises peuvent se passer de ce type d’association et de ses actions si bénéfiques en termes d’emploi. De tels groupements devraient se développer dans toute la France pour accompagner les PME.
 

Propos recueillis par J. W.-A.

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