Éditorial

Un modèle à inventer

23/06/2021

En moins de deux ans, la vente en vrac est devenue un sujet d’importance dans la sphère publique, les médias et naturellement, dès lors que le consommateur est au cœur des enjeux, les relations commerciales.

Simple résurgence du passé ou nouveau champ d’expérimentation pour des start-up qui promettent d’en révolutionner les codes?

Fausse bonne idée en matière d’impact environnemental ou pas décisif dans la réduction des emballages, voire vers l’économie circulaire?

Dispositif contribuant à lutter contre le gaspillage alimentaire ou limité par nature à des catégories où le problème ne se pose pas ?

Mode de commercialisation concentré sur le produit, impropre à l’expression de marques expertes dans l’art de créer une relation avec leurs consommateurs par le packaging, ou opportunité pour elles de réinventer la communication sur le lieu de vente et de s’approprier de nouveaux supports ?

Les questions sont multiples et le débat ne fait que commencer. Certes, in fine, le consommateur tranchera, stimulé néanmoins par le législateur, qui en imposant à l’avenir une surface minimum destinée à la vente en vrac nous rappelle qu’en pratique l’offre n’est pas sans influence sur la demande.

Mais à l’Ilec, nous nous sommes activement mobilisés sur ce sujet, avec une conviction simple : pour dépasser le stade des projets pilotes, de l’éphémère phénomène de mode, d’un système de commercialisation limité à quelques catégories ou seulement prisé par des types très spécifiques de consommateurs, le vrac devra rapidement atteindre une taille critique qui le rende économiquement viable et environnementalement crédible.

Dans ces conditions, et parce qu’il modifie en profondeur toutes les dimensions de la chaîne logistique, qu’il constitue un modèle économique à part entière dont les caractéristiques restent à inventer, le vrac doit faire l’objet d’une approche réellement holistique, où prédominent les notions de standardisation, de mutualisation et de collaboration.

En ce sens, il offre certainement pour les mois qui viennent l’opportunité de collaborations fécondes entre les marques et les enseignes de la distribution. Une opportunité pour elles d’inventer ensemble la viabilité de ce modèle économique, pour l’ensemble des filières qu’il est appelé à concerner.

Richard Panquiault

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