Certification de rupture
30/10/2020
Quels motifs ont présidé à la création du “B. Movement Builders” ?
Augustin Boulot : De nombreuses grandes entreprises sont engagées partout dans le monde dans la démarche de labellisation B Corp¹ C’est une démarche exigeante, qui demande du courage et du temps, parfois des années. Afin de faire vivre l’esprit B Corp et de favoriser des progrès concrets, B Lab souhaité rassembler les entreprises éligibles dans un programme combinant mesure d’impact et collaboration avec d’autres entreprises. L’interdépendance et l’entraide sont au cœur du modèle B Corp.
Depuis quand est-il représenté en France ?
A. B : Le B Movement Builders est un programme international qui commence. Nous avons la chance d’y voir participer une entreprise française, Bonduelle, choisie pour faire partie des quatre entreprises pilotes. 
De plus, Danone est « marraine » du programme, puisque engagée depuis plusieurs années dans un chemin qui devrait la mener à devenir B Corp, d’ici à 2025.
En quoi le B Movement Builders se distingue-t-il du B Lab ?
A. B : Le B Lab est l’organisation à but non lucratif internationale qui pilote le mouvement et le label B Corp partout dans le monde. B Lab France est sa déclinaison locale. Le B Movement Builders est un programme développé par B Lab pour accompagner les efforts des grandes entreprises qui s’engagent vers la labellisation. Elles ne sont pas encore certifiées B Corp, mais sont sélectionnées rigoureusement et leurs efforts seront supervisés par le conseil consultatif indépendant des normes de B Lab.
Les standards B Corp font partie des plus exigeants au monde. Il faut souvent du temps pour y parvenir, en particulier pour les grandes structures internationales. Ce n’est pas pour autant que nous devrions les laisser au bord de la route de cette transformation radicale, car sans elles, nous n’y arriverons pas. L’objectif est de leur proposer un cadre pour les aider à progresser.
Que faut-il comprendre dans le mot “Movement” ?
A. B : C’est un mot auquel nous sommes très attachés, il évoque la mise en mouvement de ces grands acteurs, susceptibles d’incarner un leadership vers une économie plus inclusive sur le plan social, plus régénératrice sur le plan environnemental et plus contributive sur le plan sociétal.
Comment est constitué le conseil consultatif qui contrôle la réalisation des objectifs ?
A. B : Il s’agit du Conseil consultatif indépendant des normes de B. Lab. Il est composé de dizaines d’experts sectoriels, thématiques et régionaux, dont la liste est publique. Les normes sont aussi testées, améliorées, et discutées par les cent mille organisations utilisatrices de l’outil d’évaluation d’impact, le “Business Impact Assessment”.
En quoi consiste-t-il ?
A. B : La démarche B Corp s’appuie sur le questionnaire dynamique de ce “BIA”. Il est gratuit et permet à toute entreprise d’évaluer et de comparer l’impact de ses activités selon cinq axes : la direction, les salariés, l’écosystème, l’environnement et les clients. Le questionnaire cherche aussi à mesurer si le modèle d’affaires de l’entreprise a des retombées positives au niveau social et environnemental. Cent mille entreprises dans le monde utilisent ce questionnaire pour piloter leur transformation. Les plus avancées peuvent demander la labellisation B Corp, mais ce n’est pas une obligation. Pour nous, le chemin de transformation est tout aussi important. Le B Movement Builders est le reflet de cette philosophie.
Quel est votre objectif en termes d’adhésions ?
A. B : Nous n’avons pas d’objectif quantitatif. La priorité va à la qualité des actions et interactions mises en œuvre. Il nous faudra construire l’avenir du programme avec les entreprises pilotes.
Pourquoi n’accepter que les multinationales cotées en Bourse ?
A. B : Ce sont les entreprises pour lesquelles la transformation est à la fois la plus complexe et suivie de plus d’effets, d’où un programme qui leur est consacré. Mais le mouvement et le label B Corp sont ouverts à toutes les entreprises, quelles que soient leur taille, leur secteur et leur origine géographique.