Vie des marques

Biodiversité

Pierre Fabre, la nature dans les gènes

06/12/2021

Depuis son origine, le groupe Pierre Fabre a inscrit la valorisation de la nature dans la conception de ses produits. En 2019, il a lancé un projet qui mobilise tous les métiers de l’entreprise en faveur de la responsabilité sociale et écologique.

Pour 70 %, le chiffre d’affaires du groupe Pierre Fabre repose sur des produits issus d’actifs naturels (végétaux et eaux), dont 40 % pour les actifs végétaux. Deux cent quarante plantes sont utilisées pour fabriquer les produits. Ces chiffres attestent le lien de l’entreprise avec la nature. Son fondateur, pharmacien de formation et passionné de botanique, avait créé au début des années 1960 une société dont la finalité était de proposer des produits élaborés avec des actifs respectueux des filières végétales pérennes. Les mots biodiversité et développement durable n’étaient pas encore usités quand il a mis en place, au début des années 1970, une structure vouée à ces enjeux, baptisée Agrotechnie puis Phytofilière, puis Botanical Expertise Pierre Fabre.

Depuis 2019, la direction “Green Mission Pierre Fabre”, nouvelle appellation, englobe la naturalité, la RSE et le développement durable. Ce département regroupe une quarantaine de personnes qui portent une dynamique transversale au sein du groupe, rattachée à la direction générale. Autour de cinq piliers : la nature source d’innovation, l’approvisionnement éthique, l’ancrage territorial partout dans le monde, le faible impact environnemental, le sens des actions et le respect des hommes. Une illustration de la raison d’être du groupe formalisée en 2019 : « Chaque fois que nous prenons soin d’une seule personne, nous rendons le monde meilleur. » « Notre ambition, indique Florence Guillaume, directrice de Green Mission, répond à cinq enjeux : innover, protéger, respecter, garantir et engager. »

Extraction 100 % naturelle

Des feuilles de route mobilisent tous les métiers en faveur de nouveaux actifs végétaux bio ou éco-extraits, de l’éco-socio-conception, de filières végétales durables, d’une stratégie carbone, sans oublier l’engagement sociétal. Chaque salarié, chaque marque, gamme ou produit, est intéressé à une action sociale ou environnementale. Depuis 2019, le groupe développe chaque année au moins quatre nouveaux actifs végétaux bio ou éco-extraits. En 2021, 89 % des nouveaux extraits sont développés à partir de plantes bio ou sans traitement phytosanitaire, et l’ensemble des nouveaux développements de produits sont éco-socio-conçus. En 2023, la moitié du catalogue groupe le sera.

Le groupe, accompagné par le cabinet Carbone 4 dans sa trajectoire + 2°C, a pour objectif de réduire de 30 % ses émissions de CO2 en 2025 par rapport à 2015, et de recourir pour 25 % à de l’énergie renouvelable. Sa technique “Green Native Expression”, développée en collaboration avec l’entreprise tarnaise Bois Valor et brevetée, résulte de huit ans de recherche et a été récompensée en décembre 2019 par un trophée RSE du Leem (Les Entreprises du médicament). Il s’agit d’un procédé thermomécanique d’extraction de la sève pure des plantes médicinales qui n’utilise ni eau ni solvant. Il caractérise déjà plusieurs marques du groupe, à comme Klorane et Aderma.

Zéro déforestation

Membre de l’Association pour la préservation des forêts (APF) depuis deux ans, le groupe a une obligation de rendre compte des ingrédients impliqués dans la déforestation importée (papier, huile de palme, soja). Il participe au diagnostic « zéro déforestation », tout en étant vigilant sur ses achats. Il s’implique dans les événements tels que le récent Congrès mondial de la nature, essaime les bonnes pratiques et reboise partout dans le monde. Enfin, sa fondation d’entreprise Klorane Botanical Foundation, agit depuis vingt-sept ans pour protéger et valoriser le patrimoine végétal dans le monde.

L’Alliance pour la préservation des forêts (APF) est un collectif européen d’entreprises (Givaudan, Royale Lacroix, Vandemoortele, Nestlé, Ferrero, Cérélia, Ajinomoto, Unilever, Pierre Fabre) utilisatrices de matières premières issues de pays tropicaux – cacao, café, huile de palme, soja, bois, pâte à papier… –, donc liées à un risque de déforestation ou de conversion d’écosystèmes comme cela s’est produit dans le Cerrado brésilien, un écosystème de savanes et de prairies riche en biodiversité, mais progressivement détruit par la production de soja, importé en France pour nourrir la volaille et les bovins. Les entreprises de l’APF entendent par ce collectif agir  plus efficacement pour atteindre l’objectif « zéro déforestation » en recourant à trois leviers :

  • Expérimenter de nouveaux modes de gestion et de culture, et soutenir des filières responsables, notamment en partenariat avec le Centre international de recherche agronomique pour le développement, pour des projets d’amélioration des semences ou des programmes de formation aux bonnes pratiques agricoles, à l’attention des petits planteurs d’Asie du Sud-Est.
  • Accompagner les entreprises à se prémunir du risque de déforestation dans leurs processus d’achat : l’APF a développé un outil d’auto-évaluation permettant à toute entreprise, quelle que soit sa taille et son secteur, de s’étalonner et leur propose des pistes d’amélioration pour diminuer puis éradiquer le risque de déforestation dans leurs chaînes d’approvisionnement. 
  • Sensibiliser dans de nombreux groupes de travail réunissant ONG, pouvoirs publics et communauté scientifique – l’APF a été consultée par la Commission européenne dans l’élaboration du projet de règlement contre la déforestation importée, publié le 17 novembre, te elle travaille avec les pouvoirs publics français à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée.

En faveur de la biodiversité, le groupe a créé deux conservatoires botaniques classés Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d​‌’extinction), l’un dans le Tarn et l’autre à Madagascar, un arboretum unique sur l’île renfermant de nombreuses espèces endémiques. Au total, 1 200 espèces végétales dont 350 menacées y sont conservées et des cultures in vitro permettent la multiplication des plantes rares.

La groupe possède aussi deux cents hectares dans le Tarn cultivés en agriculture biologique et de nombreuses filières végétales dans le monde labellisées “Fair For Life”.

Outil de transparence partagé

En juin 2, le groupe a lancé un “Green Impact Index”. Cette cotation mesure l’impact des produits cosmétiques et sanitaires selon quatorze critères environnementaux et six critères sociétaux. La note environnementale pèse pour deux-tiers de la note globale et la note sociale pour un tiers. La note globale est transcrite en une lettre : A ou B signifient que le produit est éco-socio-conçu. Les produits cotés C ou D, promis à évoluer, possèdent déjà des garanties non négligeables : fabriqués en France (95 % des produits Pierre Fabre le sont), dans des usines répondant à de hauts standards de performance environnementales et sociétales (certifiées ISO 14001 pour les cosmétiques), avec des matières majoritairement sourcées en Europe, des plantes cultivées ou collectées de manière responsable sans conséquence pour la pérennité de la ressource. Cet index a été évalué et approuvé par l’Afnor.

Le Green Impact Index pourra être proposé à toute entreprise du secteur, quelle que soit sa taille, qui adoptera un niveau d’engagement RSE élevé. La démarche RSE du Groupe Pierre Fabre a été évaluée au niveau « excellence » par Ecocert Environnement selon la norme ISO 26000.

Jean Watin-Augouard

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