Assurer les moyens de l’engagement responsable des marques
23/09/2025
Dans un contexte géopolitique tendu qui met les acteurs économiques sous pression, il serait tentant de reléguer les engagements RSE au second plan. Pourtant, pour les industriels de l’Ilec, la responsabilité sociale n’est pas une option, elle est constitutive de leur raison d’être.
Depuis plusieurs années, les entreprises membres de l’Ilec ont fait de la décarbonation un axe stratégique. Leur engagement est tangible : en 2023, près des trois quarts d’entre elles avaient fait certifier leurs trajectoires de réduction des émissions par la Science Based Targets Initiative (SBTI) et défini des objectifs pour leur « scope 3 », qui représente en moyenne 93 % de leurs émissions totales.
Cet engagement se traduit par des actions concrètes : dans leurs usines, les industriels investissent dans des chaudières biomasse alimentées par des fibres d’agave ou des granulés de bois, installent des panneaux photovoltaïques, et récupèrent la chaleur pour réduire leur consommation d’énergie. Dans leurs entrepôts, ils optimisent les flux logistiques, recourent au ferroutage ou au fluvial, et s’engagent dans des programmes comme Fret 21 pour réduire les kilomètres parcourus et l’empreinte carbone de leurs livraisons.
Les produits eux-mêmes évoluent : gels douche avec 25 % de plastique en moins, plats cuisinés en barquettes de bois réduisant de 80 % le recours au plastique, bouteilles en PET 100 % recyclé, shampoings solides, lessives efficaces dès 30 °C, etc. L’écoconception devient la norme, ainsi que l’analyse de l’empreinte environnementale, intégrée dès ce stade de la conception des produits.
Dans l’agroalimentaire, les industriels aident les agriculteurs à développer des pratiques bas carbone : agriculture régénérative, utilisation d’engrais verts, réduction du méthane grâce à une meilleure alimentation animale, primes à la production… Ces pratiques visent à réduire l’empreinte carbone tout en préservant les sols, l’eau et la biodiversité, et à soutenir le revenu des producteurs engagés dans cette voie.
L’Ilec, inventeur il y a plus de trente ans de la première « filière REP » (celle des déchets d’emballages ménagers), est depuis longtemps un lieu d’encouragement aux meilleures pratiques sociales et environnementale.
Les obstacles à leur généralisation sont cependant nombreux : difficultés à construire dans la durée des filières agricoles bas carbone, pénurie de matériaux recyclés comme le rPET, lourds besoins en investissements industriels. Et surtout une équation économique qui devient impossible à tenir quand la grande distribution continue d’imposer sa course aux prix d’achat toujours plus bas.
Les industriels avancent, innovent, coopèrent. Pour surmonter les obstacles, ils appellent à un accompagnement mutualisé de la transition agricole, à des investissements partagés pour soutenir l’innovation bas carbone, à une mobilisation collective pour sensibiliser et informer les consommateurs et orienter leurs achats vers des produits meilleurs sur le plan social.
Car c’est là que se trouve la clé : dans la coopération. Chaque acteur est le scope 3 d’un autre. La dégradation du climat et de la biodiversité impose une solidarité nouvelle entre industriels, distributeurs, agriculteurs et consommateurs. Une solidarité qui doit refonder les relations commerciales, trop longtemps marquées par la confrontation et la destruction de valeur, en les orientant vers une logique de bénéfice mutuel et social, porteuse d’un modèle économique plus juste et plus durable.
L’engagement RSE des membres de l’Ilec n’est pas une posture. C’est un cap que ces entreprises entendent maintenir, quelles que soient les turbulences. La transition environnementale et sociale est une nécessité dont il faut faire une opportunité. Pour les entreprises, pour les consommateurs, pour la société dans son ensemble.