Bulletins de l'Ilec

Seb, la démarche holistique - Numéro 464

30/03/2017

Déjà récompensé par l’Essec en 2015 pour l’amélioration du quotidien des consommateurs, le recyclage et l’écoconception, Seb l’a été de nouveau en 2017. Cette fois pour six dossiers, intéressant les filières d’approvisionnement, les ressources humaines, les modes de consommation, la solidarité, l’empreinte carbone et la gestion des déchets. Son opération « Produits réparables dix ans » lui vaut de recevoir de surcroît le prix « Gestion des déchets et de la fin de vie des produits ». Cette démarche pionnière qui concerne six marques du groupe, Seb, Rowenta, Moulinex, Calor, Krups et Téfal, porte aussi bien sur l’amont, avec la conception de produits facilement démontables, remontables et recyclables, que sur l’aval, avec le stockage en Franche-Comté de six millions de pièces détachées (40 000 références). Entretien avec Joël Tronchon, directeur du développement durable, Groupe Seb France

Comme en 2015, vous venez de recevoir le Grand Prix de l’Essec, non plus pour trois mais pour six dossiers, traduction de la transversalité de la RSE dans le groupe. Y êtes-vous engagé dans de nouveaux chantiers ?

Joël Tronchon : Le groupe Seb est en effet engagé sur l’ensemble des axes du développement durable, que ce soit la consommation responsable, la politique sociale, l’engagement citoyen ou environnemental de nos marques. En tant que numéro un mondial du petit équipement domestique, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur un des piliers ; c’est bien la cohérence d’ensemble de notre politique RSE que récompense ce prix. Grâce à la mobilisation des équipes, nous avons réussi à ancrer la RSE dans nos différents métiers. Ce qui est nouveau est que nous communiquons sans doute mieux nos actions RSE à nos consommateurs.

Toutes les marques du groupe sont-elles impliquées au même degré ?

J. T. : Il y a d’abord une implication globale du groupe et des engagements RSE transversaux à toutes nos marques, par exemple pour la conformité éthique et sociale de notre chaîne de valeur (achats responsables) ou pour notre politique d’écoconception des produits, dont les principes sont respectés par toutes nos marques. Mais chaque marque développe ses spécificités RSE, en fonction de son histoire et de son positionnement. Ainsi Rowenta s’engage sur le volet environnemental, avec la réparabilité, l’efficacité énergétique et les matières recyclées…

Le management du groupe en a-t-il été transformé ?

J. T. : Nos managers n’hésitent pas à porter les valeurs de la RSE au cœur de leur feuille de route, dans chaque métier. La RSE fait évoluer les pratiques managériales, en permettant aux managers de mieux appréhender les impacts sociaux et environnementaux de leurs décisions.

La plupart des actions entreprises par Seb ont un caractère pérenne…

J. T. : En effet, le crédit d’une politique RSE est la constance des actions Il faut éviter le stop and go. La RSE n’est pas une mode, mais un levier de transformation durable de nos stratégies.

Votre politique d’achat (distinguée à l’Essec pour des appels d’offres favorisant l’emploi de personnes handicapées). vise à intégrer les aspects non seulement environnementaux mais aussi sociaux du développement durable : concerne-t-elle toutes les marques du groupe ?

J. T. : L’implication des équipes achats est exemplaire, car elles considèrent depuis longtemps que la RSE fait partie de leurs objectifs. Les critères sociaux sont intégrés dans de nombreux appels d’offres, et concernent des familles d’achats très différentes, comme les prestations intellectuelles, logistiques, la restauration, le nettoyage, la gestion des déchets, la sous-traitance industrielle…

La réparation des produits durables participe-t-elle pour vous de la responsabilité (directe ou « élargie ») du fabricant ?

J. T. : Garantir la réparabilité des produits est un des engagements au titre du développement durable qui concernent l’ensemble du cycle de vie du produit. Mais il est nécessaire, dans une logique d’économie circulaire, que les fabricants s’engagent aussi sur la qualité durable et sur l’écoconception en amont, ainsi que sur des boucles de recyclage de leurs produits en fin de vie.

À en juger par les embauches du groupe, les nouvelles générations de salariés sont-elles porteuses de plus d’exigences en termes de responsabilité ?

J. T. : Nos jeunes collaborateurs ont effectivement des attentes et des exigences importantes en la matière. La RSE est à la fois un outil d’attractivité des talents et un levier de motivation, qui donne du sens au travail.

Propos recueillis par Jean Watin-Augouard

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