Éditorial

Souveraineté industrielle, le défi énergétique

20/06/2022

Depuis quelques semaines, le ministre de l’Économie et des Finances est devenu aussi celui de la Souveraineté industrielle (et numérique), au même titre que son homologue de l’Agriculture était déjà celui de la Souveraineté alimentaire. C’est une excellente nouvelle et un ajout judicieux, auquel ne peut qu’être sensible l’industrie des produits de grande consommation (PGC), pour laquelle la capacité à maintenir le réseau des sites de production existants, sans même parler de l’étendre, et à simplement assurer sa pérennité sur le territoire, est devenue un réel défi.

L’énergie, placée au centre d’un réseau de contraintes et d’enjeux géopolitiques, financiers, opérationnels et environnementaux d’une rare complexité, est un des paramètres au cœur de ce défi. Depuis un an, les entreprises sont confrontées à la flambée des prix des hydrocarbures, évidemment exacerbée pour ce qui est du gaz par la guerre en Ukraine, à un moment où une inflation généralisée est de retour, et avec elle les préoccupations bien réelles mais aussi fantasmées autour du pouvoir d’achat.

De manière plus profonde, les entreprises de PGC sont aussi engagées dans des programmes d’amélioration de leur efficacité énergétique et surtout de décarbonation de leurs activités, induisant un recours progressif mais massif à des énergies renouvelables ou en tout état de cause plus respectueuses de l’environnement que les énergies fossiles.

La trajectoire voulue par le législateur fait de la France un des pays les plus ambitieux dans ce domaine. Elle suppose de la part des entreprises des programmes d’investissement et d’innovation très lourds.

Chez les industriels de PGC, des choix stratégiques avisés, mais aussi l’assurance de pouvoir les faire dans une authentique qualité de dialogue, seront indispensables pour réconcilier les injonctions souvent contradictoires qui pèsent sur eux : la nécessaire répercussion d’une partie de leurs surcoûts et investissements à des enseignes jusque-là réfractaires à cette perspective, le respect du calendrier législatif, la réponse aux attentes urgentes des consommateurs en matière d’engagements pour le climat et le souci de préserver leur pouvoir d’achat.

Richard Panquiault

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