Éditorial

Pour une transition solidaire

06/10/2022

Dans les mois qui viennent, l’incontestable mot d’ordre sera la sobriété énergétique. Pour les consommateurs bien sûr, pour les entreprises également, cela va sans dire.

Les fabricants de marques n’ont pas attendu la crise actuelle pour réduire leurs consommations inutiles et optimiser le pilotage de leur consommation énergétique, la recherche systématique de gains de productivité étant un impératif imposé par l’âpreté des négociations commerciales depuis dix ans.

Nos enquêtes en attestent sans ambiguïté : les fournisseurs de produits de grande consommation ont déjà largement mis en œuvre les engagements des entreprises pour la sobriété énergétique auxquels les appellent les pouvoirs publics. Chez les adhérents de l’Ilec, la part des énergies renouvelables est passée en moyenne de 4 % il y a dix ans à 27 % aujourd’hui, et continue de grandir. La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher l’a reconnu le 7 septembre dernier : « L’industrie a fait énormément d’efforts sur la consommation d’énergie au cœur de ses processus… ce n’est pas là que se situent les économies d’énergie. »

Mais la sobriété et les économies encore à réaliser dans nos bureaux et nos sièges sociaux deviendront rapidement un enjeu de second plan si les usines arrêtent de produire. C’est une perspective plus que plausible, si les entreprises doivent gérer seules une facture énergétique qui a déjà enflé cette année et pourrait être multipliée par deux, trois, six ou plus en 2023 ; une perspective à laquelle sont confrontées les entreprises de toute taille opérant dans le secteur des PGC.

Rares sont les occasions de constater une telle unanimité des acteurs de toutes les filières, pour enjoindre en la circonstance à nos gouvernants de mettre en place d’urgence des mesures de plafonnement des tarifs et des mécanismes d’aide de grande ampleur.

Chacun rivalise de superlatifs pour décrire « le tsunami » ou « l’Himalaya » auquel les entreprises vont faire face dans les mois qui viennent, une fois épuisés tous les mécanismes de couverture d’achats d’énergie.

La situation est en tout état de cause un formidable test de solidarité : solidarité entre les États de l’Union européenne, solidarité entre les maillons des filières et en tout premier lieu entre les distributeurs et leurs fournisseurs, solidarité entre les consommateurs et les entreprises qui leur fournissent les produits du quotidien.

Richard Panquiault

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