Vie des marques

Attractivité

Pourquoi Heineken mise sur la France

15/03/2024

Pour le groupe Heineken, la France, sa principale source d’approvisionnement d’orge brassicole, est un marché dynamique et un pays d’innovation, notamment environnementale, choisi pour ancrer un projet européen de modèle de circularité.

Premier brasseur européen et deuxième mondial, Heineken compte 3 700 salariés en France – et 30 000 emplois indirects du champ à la distribution ָ–, tant dans la production que dans la commercialisation de marques de bière de premier plan, Heineken, Desperados ou Affligem. En outre il distribue six mille références de boissons dans les cafés, hôtels et restaurants avec sa filiale France Boissons. Ce qui en fait non seulement le premier brasseur en France mais aussi le premier distributeur de boissons destinées au hors-domicile.

Côté production, le groupe compte cinq brasseries dans l’Hexagone, outre son siège social de Rueil-Malmaison. Il dispose également de 71 sites de distribution France Boissons sur l’ensemble du territoire métropolitain, qui livrent chaque jour en boissons 46 000 clients.

Bref, pour Caroline Missika, directrice affaires publiques, communication et RSE du groupe, « la France est un marché incontournable » : « Une bière sur trois produite en France est brassée par Heineken et la bière Heineken y est la plus consommée. »

Si bien que la France est un creuset d’innovations pour les marques du groupe. Ainsi, en 2023, Desperados Tropical s’est placée en tête des innovations de l’année dans le classement Nielsen IQ, toutes catégories PGC confondues. Le groupe a également étoffé son portefeuille en lançant la bière Pélican, du nom de sa brasserie située à Mons-en-Barœul, en déclinaisons blonde et rouge. Deux ans plus tôt, Heineken avait acheté la marque Gallia, qui s’inscrit dans la catégorie des « bières craft », donnant lieu à des produits très différenciés comme la vière, une boisson hybride réalisée à partir de raisins et de levures de bières.

Le groupe néerlandais ne doute donc pas de l’attractivité du territoire français pour ses investissements industriels innovants. Il a ainsi choisi, parmi l’ensemble de ses sites à travers le monde, la brasserie de Mons-en-Barœul (Nord), jugée très mature dans les projets environnementaux, pour mettre en place un projet pilote inédit qui vise à valoriser les drêches (mélange formé par les résidus d’orge cuite au fond des cuves) issues du brassage de ses bières, en les réutilisant pour produire de l’énergie à partir de la biomasse. Ces drêches représentent 85 % du volume de déchets des brasseries. « Cette initiative, explique Caroline Missika, s’inscrit dans la feuille de route RSE d’Heineken ,Brassons un monde meilleur, qui a pour ambition d’atteindre zéro émission nette de carbone sur l’ensemble de sa chaîne de valeur en 2040. »

Des investissements importants sont engagés pour bâtir les infrastructures nécessaires sur le site de Mons-en-Barœul. Le projet repose en effet sur une technique innovante créée en partenariat avec la société Duynie, partenaire de longue date du projet. Les drêches issues du brassage seront traitées selon un procédé composé de plusieurs mixeurs, centrifugeuses, décanteurs et presses, qui permettront de séparer de façon entièrement mécanique les protéines et les fibres contenues dans les drêches.

Les fibres ainsi récupérées serviront de combustible pour produire de l’énergie à partir d’une chaudière biomasse, qui permettra de contribuer largement à l’alimentation du site et d’augmenter la part d’énergie décarbonée présente dans le mix énergétique de la brasserie. Le projet permettra de réduire d’environ 60 % la consommation annuelle d’énergie fossile (principalement gaz naturel). La valorisation des drêches permettra ainsi l’économie de 20 000 tonnes d’équivalent CO2 d’ici à 2025. « Ce projet, poursuit Caroline Missika, constitue la première application concrète des engagements pris par Heineken en avril 2022, dans le cadre de sa participation au projet Feed the World, Fuel the Brewery, subventionné par l’Union européenne, un programme visant à réutiliser les coproduits issus du processus de fabrication de la bière. Cette approche circulaire a pour ambition d’être adoptée à grande échelle dans les brasseries du groupe en Europe, et à terme dans le monde entier. »

Benoît Jullien (Icaal)

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