Actualités

Industrie-commerce

Cause commune

04/10/2019

À la tribune de LSA, Richard Panquiault a appelé les distributeurs à miser sur la valeur économique de la responsabilité sociale.

La revalorisation de l’amont agricole engagée avec les ÉGA est un objectif partagé par les enseignes et les marques ; le moyen pour elles de le défendre peut aujourd’hui se résumer en deux enjeux, a observé à la conférence LSA du 3 octobre le directeur général de l’Ilec.

Le premier consiste à ne pas détruire, entre mars et décembre, par des renégociations ou des dérives exigées dans le cadre des accords internationaux, les acquis de la négociation  2019, dans les secteurs où tout le monde s’est félicité d’en identifier. « Il y a un impératif de cohérence, et nous ferons un état des lieux de ces acquis à la fin de l’année. » Même si les années précédentes, grâce à l’action  de la DGCCRF et à un comportement plus vertueux des enseignes, les sommes transférées à celles-ci par les industriels entre mars et décembre ont baissé (de 200 M€ en 2015 à plus ou moins 20 M€ en 2018), les craintes demeurent pour les exercices en cours et à venir.   

Le second enjeu est de transformer massivement en 2020 le fragile essai de 2019. « Mon message est simplissime, a indiqué Richard Panquiault, le pari des ÉGA ne sera pas gagné sans les entreprises de marques : bravo pour les engagements que vous prenez ou prendrez vis-à-vis des PME. Vraiment bravo. Mais derrière la quarantaine d’entreprises qui travaillent dans des filières agro-alimentaires françaises à l’Ilec, il y a cent cinquante mille agriculteurs. Il ne faudrait pas que le “discernement” en faveur des PME se traduise pas par une ségrégation négative à l’égard des grandes marques. »

Comment, alors, financer la revalorisation ? « Si vous pensez que c’est la marge des entreprises de marques qui doit continuer de baisser pour revaloriser les revenus de l’amont agricole, vous faites fausse route, même s’il existe des leviers de création de valeur avec l’innovation et des synergies, des plans de productivité : après sept années de déflation (à quelques exceptions connues), sept années où l’écart moyen déclaré entre les évolutions des prix nets et celle des besoin économiques de nos adhérents est de l’ordre de 2 à 2,5 %, il ne pourra pas y avoir de revalorisation de l’amont agricole sans revalorisation des prix nets des industriels de marque. »

Incidemment, les représentants de la distribution se trompent d’indicateur lorsqu’ils mettent avant les marges nettes des industriels et celles des distributeurs qui leur sont inférieures : « Comparer les marges nettes de deux professions aussi différentes que celle de distributeur et d’industriel de marques, c’est aussi révélateur que comparer les numérateurs de deux fractions sans regarder les dénominateurs, ou comparer la masse musculaire d’un boxeur poids lourd et celle d’un cycliste. La bonne mesure, c’est de comparer les revenus au coût des capitaux employés. » 

Au-delà des relations avec l’amont agricole, les relations industrie-commerce ne sont pas au service du consommateur que dans la seule dimension prix :  « Oui, a rappelé Richard Panquiault, il y a une proportion importante de consommateurs qui font leurs courses à l’euro près ; mais c’est pour répondre aux besoins de ces consommateurs au pouvoir d’achat particulièrement contraint que l’offre MDD a été développée ! »

Et aujourd’hui les attentes des consommateurs se sont diversifiées. Si la distribution est en mutation, les industries de PGC aussi : elles requièrent de nouvelles technologies, de nouveaux modes d’approvisionnement, de nouveaux médias, de nouveaux engagements. C’est pour le directeur général de l’Ilec un facteur légitime de valorisation qui doit réunir marques et enseignes : « Les mutations alimentaires,  les mutations environnementales s’accompagnent souvent de surcoûts qui peuvent être importants ; vous ne les contestez d’ailleurs pas forcément et les initiatives qui contribuent à une alimentation plus saine, qui protègent la santé, celles qui améliorent l’impact environnemental, vous les sollicitez, vous les réclamez et vous avez raison. Les marques ont les mêmes études consommateurs que vous. »

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à l'utiliser, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.