Éditorial

Seniors et silver - Numéro 443

01/06/2014

Le vieillissement de la société n’est pas une découverte pour le marketing, qui use depuis longtemps dans ses études de la catégorie (à géométrie variable) des « seniors ». Le lancement en novembre dernier d’un processus législatif1 visant à « adapter la société » à ce vieillissement lui donne en cela, si l’on peut dire, un petit coup de jeune.

Il s’inscrit dans la continuité d’une naissante « filière » de la « silver économie », portée sur les fonts baptismaux par les pouvoirs publics2 en avril 2013, qui en paraît rétrospectivement la juste contrepartie économique. Car à l’effort d’adaptation demandé à tous pourront répondre les retombées bénéfiques en emplois et en richesses d’une filière d’excellence, y compris à l’exportation.

Dans le domaine médical ou paramédical, les services et équipements qui concourent à prolonger l’autonomie des personnes, l’idée de filière se conçoit bien (encore que la géométrie du « silver » semble varier non moins que celle du « senior »). Dans un secteur comme l’automobile, la surélévation des habitacles témoigne que « l’adaptation » ne date pas d’hier. Mais en quoi sont concernés les produits de grande consommation et leur distribution ?

« Effet senior » ou « effet silver » – les euphémismes du vieillissement brouillant un peu la lisibilité des réalités démographiques – s’y exercent de diverses façons et y interrogent le contenu de l’offre. En réunissant des experts de l’économie « argentée », des études de marché, du design ou du point de vente, ce Bulletin en propose un bref aperçu.

1. Ministère des Affaires sociales, http://qwt.co/p4cmi.

2. Ministère du Redressement productif, http://qwt.co/n1poii.

 

François Ehrard