Vie des marques

Bonduelle, objectif impact positif

29/10/2020

Afin de promouvoir les bonnes pratiques alimentaires auprès du grand public, le numéro un mondial du légume prêt à l’emploi crée une communauté de causes pour défendre la nature et imposer un modèle d’affaires plus durable.

En 2019, le groupe Bonduelle a présenté un « Manifesto » avec pour signature « La nature, notre futur ». Cette politique « B ! Pact » s’est déclinée en un triple engagement pour la planète, l’alimentation et les hommes. Pour la planète, le groupe se fixe entre autres comme objectif d’avoir en 2025 la totalité de ses surfaces (126 000 hectares) cultivées avec des techniques culturales alternatives. « Nous développons depuis plusieurs années l’agro-écologie et nous accompagnons nos partenaires agriculteurs pour qu’ils mettent en pratique ces techniques, très nombreuses », indique Anne-Sophie Fontaine, directrice RSE du groupe. Elles portent par exemple sur la diminution des intrants, la neutralité des substances utilisées, le maintien des sols vivants. « Les intrants sont désormais réduits au minimum grâce à des techniques naturelles ou mécaniques comme les filets anti-insectes ou le désherbage mécanique, explique Anne-Sophie Fontaine. Cette technique est d’ailleurs utilisée sur 44 % des surfaces cultivées pour Bonduelle. La rotation des parcelles permet également de réduire le risque de maladies et de ne pas épuiser les ressources du sol. Cette technique ancestrale consiste à rallonger la durée de repos des parcelles. Par exemple, toutes les surfaces de petits pois cultivées dans les Hauts-de-France pour Bonduelle sont en rotation longue de six ans. Cela signifie qu’aucun petit pois ne sera cultivé sur une même parcelle durant cette période. Enfin, la technique du couvert végétal a de multiples vertus : elle préserve les sols et la biodiversité, participe à la séquestration de carbone et limite la prolifération de végétaux indésirables. Nos producteurs partenaires mettent en place le couvert végétal en interculture sur 36 % des surfaces cultivées pour Bonduelle. »

Accompagnement des agriculteurs

Sur 126 000 hectares 36 % des terres sont cultivées avec des techniques de conservation des sols, 27 % avec des couverts végétaux, et 44 % avec une gestion de précision de l’irrigation. Le groupe accompagne les agriculteurs depuis longtemps, grâce aux chefs de plaine, des agronomes qui accompagnent une cinquantaine d’exploitations. « Ce sont des conseillers très proches du terrain pour les récoltes ou la sélection des surfaces. une culture du pois ne revient que tous les six ans, aussi est-il nécessaire d’être bien guidé pour connaître toutes les variétés. » Le groupe encourage également par des conseils tous ses partenaires agriculteurs, au nombre de 2 800, aussi bien en Europe, en Russie et en Amérique du Nord, où les systèmes de certification ne sont pas tous homogènes. « Nous nous sommes fixé comme objectif d’avoir 80 % d’agriculteurs certifiés en 2025. En France, la certification haute valeur environnementale engage nos agriculteurs. »

Le groupe a pris en 2019 l’engagement réduire de 20 % d’ici 2035 ses émissions de gaz à effet de serre. Cela concerne en premier lieu les usines, avec le développement des « mix d’énergie », aujourd’hui, 10 % de leur énergie est renouvelable. Il s’emploie aussi à rationaliser ses transports. Un troisième domaine important de l’action sur les retombées environnementale concerne l’emballage, avec l’objecti de n’utiliser plus que des emballages recyclables ou réutilisables en 2025. Le groupe veille également de plus en plus à créer « un état d’esprit économie circulaire » dans le développement de ses nouveaux produits qui d’ailleurs, d’un point de vue nutritionnel, se placent dans des catégories « vertueuses » : « Plus de 95 % sont classés A ou B sur l’échelle Nutri-Score », se félicite Anne-Sophie Fontaine.

Tous acteurs de la RSE

Deuxième pilier : les hommes. Bonduelle place la cible du zéro accident de travail au cœur des préoccupations du quotidien « partout où le groupe opère ». « Il est fondamental que les salariés, force vive du groupe, travaillent en toute sécurité aussi bien sur les sites que partout ailleurs, note Anne-Sophie Fontaine. Cela nous oblige à une vigilance quotidienne. Nous devons sensibiliser tous les jours tous nos salariés, du haut management jusqu’au terrain. » Par des projets locaux, précise-t-elle, le groupe entend impliquer la totalité de ses sites : « Nous accompagnons les enfants dans l’éducation à l’alimentation végétale, nous distribuons des produits au personnel des hôpitaux, nous avons donné plus de cent mille repas lors du confinement à des écoliers californiens qui, privés d’école, étaient parfois privés de repas à midi. Notre mission est de rendre le végétal accessible à tous. Nous travaillons sur un engagement civique qui verra le jour l’an prochain. » Si le « Manifesto » a été écrit par le président du groupe, la société Bonduelle, en tant que transformateur de légumes, est très proche de l’amont et la prise de conscience de la nécessité de préserver la nature, son principal actif, l’a conduite à engager tous ses salariés dans une démarche responsable : « La RSE irrigue toutes les strates du groupe. »

Promouvoir le végétal

Au cœur de la politique du groupe figure également la qualité des produits. « Un légume doit être récolté en pleine saison, rappelle Anne-Sophie Fontaine, moins d’une demi-journée sépare la récolte de la mise en boîte, mais on ne l’a pas assez dit aux consommateurs. Aujourd’hui, les marques communiquent davantage auprès d’eux. Au-delà des produits, une marque représente une entreprise responsable et ce qu’elle apporte à la société implique de nombreuses parties prenantes. » Le groupe entend ainsi promouvoir de bonnes pratiques alimentaires auprès des consommateurs. « Le consommateur sait qu’il doit manger cinq fruits et légumes par jour. Notre devoir en tant qu’industrie alimentaire est de mettre sur le marché des produits irréprochables en termes de qualité et qui apportent toutes les vertus nutritionnelles par le végétal. » Malgré les campagnes engagées depuis vingt ans, la consommation du végétal est stable. « Notre ambition est donc de la promouvoir, car la variété de l’alimentation n’est pas suffisante et l’aptitude à bien cuisiner les légumes encore balbutiante. Une marque positive doit éduquer les consommateurs, particulièrement les enfants, mais aussi sensibiliser les chefs de la restauration. » Bonduelle a donc ainsi développé deux offres de services avec Bonduelle.fr/legumiz, à destination du grand public, et « Greenology », un « service complet » pour aider les professionnels de la restauration à « cuisiner 100 % végétal, 100 % gourmand ».

Raison d’être

Le groupe souhaite associer ses partenaires agricoles à la création de valeur par l’ouverture du capital. Le projet et les modalités seront soumises au vote de son assemblée générale en décembre, indique Anne-Sophie Fontaine, « pour que cette ouverture soit effective au printemps 2021 ». Cette démarche de création de valeur s’inscrit dans les filières agro-écologiques : « Dans notre feuille de route R&D, agro et RSE, nous travaillons sur les systèmes de rémunération du futur avec les agriculteurs, et nous souhaitons davantage récompenser les agriculteurs pour les efforts qu’on va leur demander. Nous avons récemment lancé des produits en salade et en légume sans traces de pesticides, ce qui impose des contraintes. Ils sont rémunérés à hauteur du service rendu. » Dans le prolongement de la loi Pacte, le groupe a réfléchi sur sa raison d’être, qui sera dévoilée le 15 novembre en interne : « Elle a été élaborée avec les actionnaires familiaux, le comex et une consultation des salariés du monde entier. »

Initiative originale, Bonduelle vient de rejoindre le B. Movement Builders, lancé le 10 septembre à l’initiative de B.Lab, l’ONG gère la certification B.Corp. Trois mille cinq cents entreprises ont obtenu cette certification dans le monde, mais B.Lab peine encore à attirer de grandes entreprises. Avec cinq autres fondateurs du B. Movement Builders, Bonduelle fait ainsi partie des premières qui s’engagent dans un modèle d’affaires plus durable et résilient, prenant en compte toutes les parties prenantes.

Jean Watin-Augouard

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