Vie des marques

Nana, la lutte contre la précarité menstruelle

31/08/2021

La marque du groupe Essity, réputée depuis 1981 pour avoir brisé le tabou des règles, déploie de nombreux partenariats pour venir à bout d’une précarité qui touche particulièrement les étudiantes.

Pionnière avec la première serviette ultra-mince dans une pochette aux couleurs gaies et acidulées qui ose se montrer, Nana a entrepris de décomplexer la femme autour d’un produit d’hygiène et de bien-être. Si toutes les femmes en âge d’avoir leurs menstruations sont concernées par le poste de dépense [1] des protections hygiéniques, la crise Covid a révélé une précarité menstruelle subie et souvent cachée parmi bon nombre d’étudiantes. Une situation liée au manque d’argent qui s’appréhende aussi au plan des risques sanitaires et psychologiques. Nana s’est engagée dans ce domaine depuis plusieurs années, notamment par le soutien apporté à plusieurs associations comme l’ADSF Agir pour la santé des femmes, la Croix Rouge, Dons solidaires. Lutter contre la précarité menstruelle, c’est aussi briser les tabous autour des règles, une singularité de Nana depuis sa création : « Avec sa campagne Blood Normal en 2018 Nana a été la première marque à montrer du sang avec sa véritable couleur, rouge, se rappelle Mathilde Skrzyniarz, brand manager de Nana. En 2020, la marque a sensibilisé son public à l’endométriose avec sa campagne “Réalités intimes”. »

Associations et influenceuse

Conclu en 2019, le partenariat avec l’ADSF [2] porte en premier lieu sur des dons réguliers, financiers et de produits hygiéniques. Plus de 240 000 serviettes menstruelles ont ainsi été offertes par Nana à l’association ces deux dernières années. Grâce au dispositif de publicité solidaire Goodeed, Nana a reversé l’année dernière 17 % du montant de ses campagnes « Histoire d’utérus » sur MyTF1. « Cela nous a permis d’aider financièrement l’association, mais aussi de lui permettre de gagner en notoriété », souligne Mathilde Skrzyniarz.

Les réseaux sociaux, devenus incontournables, ont conduit Nana à conclure en 2020 un partenariat avec la mutuelle NutUus et l’influenceuse Louise Aubery [3]. « Il a permis, dit Mathilde Skrzyniarz, d’offrir des milliers de serviettes menstruelles à l’ADSF et de sensibiliser une grande partie de la population française à ce sujet, encore trop tabou. » Afin d’impliquer les salariés d’Essity, une rencontre digitale a été organisée en 2021. L’occasion pour les membres de l’association de partager leurs connaissances des femmes en grande précarité et d’expliquer comment les aider.

L’engagement de Nana se déploie également depuis dix ans avec la Croix-Rouge française en finançant des kits hygiène pour les plus démunis. Près d’un million ont été distribués, dont une partie, destinées particulièrement aux femmes en grande précarité, contiennent des serviettes Nana. La marque donne aussi régulièrement à Dons Solidaires : 230 000 serviettes et 565 000 tampons ont permis d’aider près de 54 000 femmes en 2020.

Au-delà de ses partenariats avec les associations, Nana est à l’écoute des demandes des infirmières des écoles : « Durant la crise Covid, indique Mathilde Skrzyniarz, nous avons soutenu près de trois cents établissements en leur envoyant des serviettes hygiéniques gratuitement. »

Informer et rassurer

Sur les réseaux sociaux, les ambassadrices ont un impact déterminant. Nana a sollicité la styliste Mathilde Cabanas, fondatrice de la marque Bisou, pour créer en 2021 un tee-shirt « Ça cool ! », en édition limitée à 400 exemplaires et dont l’intégralité des ventes est reversée à l’ADSF. « Ce tee-shirt, explique Mathilde Skrzyniarz, met en avant de façon créative le sujet de la précarité menstruelle. Avoir ses règles, c’est “cool” et ce doit être une période cool pour toutes les femmes. C’est aussi, en le portant, une manière de faire connaître l’ADSF, de soutenir les bénévoles et leur formidable travail. » Camille Cerf, ex-Miss France 2015, aujourd’hui mannequin et animatrice télé, est ambassadrice de l’opération et a posté à plusieurs reprises afin de sensibiliser sa communauté aux difficultés de certaines femmes à se procurer des protections féminines.

Nana entend aussi rassurer les femmes qui redoutent un choc toxique en raison d’une éventuelle présence de certains ingrédients (perturbateurs endocriniens) dans la composition des protections hygiéniques. Elle dispose de deux laboratoires mondiaux de plusieurs centaines de personnes et recourt à des laboratoires indépendants qui testent sur le plan dermatologique les matières en contact avec la peau [4]. « Les protections hygiéniques ne sont pas à l’origine du syndrome du choc toxique (SCT) menstruel, analyse Estelle Vaconsin, directrice qualité de la marque pour la France, la Belgique et l’Italie. Les produits d​‌’hygiène féminine ne sont pas porteurs de la bactérie souvent naturellement présente dans le corps et qui cause le choc toxique. Pour réduire les risques de SCT menstruel, il est essentiel que les femmes en connaissent les symptômes, et qu’elles observent des règles d’hygiène élémentaires lors de l’utilisation de protections périodiques internes. Nos protections sont sans risque pour la santé des femme. »

[1] Le budget s’élève à 39 euros par femme et par an en moyenne (source : Group’Hygiene). À quoi s’ajoute le coût des médicaments quand les règles sont douloureuses voire handicapantes.
[2] Créée en 2001, l’ADSF propose un soutien psychologique, médical et social, un soutien matériel par la fourniture de kits d’hygiène et de vêtements et l’accès à des “Repaires Santé”, accueils de jour à Paris et à Lille pour des femmes que l’association rencontre en maraude ou qui se présentent spontanément.
[3] @mybetterself.
[4] Composition des produits Nana : https://www.nana.fr/ingredients/ et sur tous ses emballages.    

Jean Watin-Augouard

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