Vie des marques

Mars Petcare, 85 millions pour faire plus et plus propre

24/02/2022

Inventé dans le Loiret, le sachet fraîcheur d’aliments pour animaux s’y développe, à l’intention des marchés français et européens, avec une feuille de route environnementale. Entretien avec Romain Dumas, directeur de Mars Petcare.

Qu’est-ce qui a motivé votre décision, annoncée le 17 janvier dernier, d’investir 85 millions d’euros dans votre usine d’aliments pour animaux domestiques (marques Pedigree et Whiskas) de Saint-Denis-de-L’Hôtel (Loiret) ?

Romain Dumas : Nous souhaitons faire grandir notre site historique de Saint-Denis de l’Hôtel, où sont produits des marques iconiques comme Whiskas et Pedigree, et où les sachets fraicheur qui ont apporté une révolution sur le marché de l’alimentation animale, ont été inventés. Cet investissement va nous permettre d’atteindre deux objectifs. D’une part, nous voulons répondre à une demande particulièrement forte pour les sachets fraicheur dans les années à venir (+ 10 à 15 % par an sont prévus d’ici à 2025). D’autre part, nous visons une amélioration de nos performances environnementales, tout en confirmant notre attachement au territoire français et en particulier du Loiret.

Combien le groupe compte-t-il d’usines en Europe qui fabriquent ou sont susceptibles de fabriquer les mêmes produits ?

R. D. : En Europe, Mars Petcare compte une dizaine d’usines. En France, nous avons deux sites de production : à Saint-Denis-de-l’Hôtel (Loiret) et à Ernolsheim-sur-Bruche (Alsace), spécialisés dans la production d’aliments humides (boîtes, barquettes et pochons). Ces deux usines produisent pour le marché français et européen.

Bond de production de 70 %

S’agit-il avec les investissements annoncés de nouveaux produits, de renouvellement du parc de machines, d’extension ?

R. D. : Cet investissement comprend d’une part la rénovation de la plateforme de production existante, et d’autre part la création de nouvelles lignes de production qui permettront d’accroître la production de sachets fraicheur de 70 % par rapport à aujourd’hui (44 kilotonnes). Pour l’heure, nous avons prévu d’utiliser les espaces disponibles dans les bâtiments actuels. Un projet d’extension, toujours sur le site, est également à l’étude pour compléter la surface nécessaire à la mise en œuvre globale de ce projet.

Quelles autorisations et quels délais associés demande la mise en œuvre d’un tel plan d’investissement ?

R. D. : Les travaux vont commencer dès ce premier trimestre 2022. Notre ambition est de produire nos premiers sachets fraicheur sur ces nouvelles lignes d’ici à 2023. Ensuite, notre capacité de production devrait augmenter progressivement pour parvenir à un volume cible de 44 000 tonnes par an en 2024.

Quelle est la provenance du matériel qui va être acquis dans le cadre de ces investissements ? Dans quelle mesure la robotisation et la digitalisation ont-elles été privilégiées ?

R. D. : La provenance du matériel se fait en fonction de nos besoins et des disponibilités, cela peut donc être dans le monde entier. Nous portons une attention particulière à la qualité et à l’efficacité technologique et travaillons avec les fournisseurs locaux.

Énergie circulaire et consommation réduite

Ces investissements vont-ils représenter un gain en termes d’économie d’énergie et d’impact carbone ?

R. D. : Cet investissement est composé de deux projets qui concourent à l’amélioration de nos performances environnementales : d’une part, la rénovation de la plateforme de production existante, et d’autre part la création de nouvelles lignes.

Les bénéfices environnementaux attendus sur le plan de la rénovation sont multiples. Les compresseurs à air du site seront ainsi remplacés par de nouveaux équipements conçus pour récupérer l’énergie produite, et ainsi réduire la consommation globale du site en gaz. L’unité de lavage haute pression du site sera également rénovée, permettant une plus grande automatisation et une optimisation du lavage de nos installations grâce à des technologies dont la performance environnementale est la plus élevée. Ainsi nous réduirons notre consommation de plus de 5 % , par tonne produite, pour le gaz et pour l’eau.

Quant aux bénéfices environnementaux des nouvelles lignes de production, signalons que notre usine de Saint-Denis-de-l’Hôtel a aujourd’hui recours à 100 % d’énergie renouvelable depuis de nombreuses années. Ce projet aura un faible impact sur notre consommation d’électricité, car nos nouveaux stérilisateurs utiliseront de la vapeur, une énergie thermique. Conformément aux engagements du groupe Mars d’avoir recours à 100 % d’emballages durables d’ici à 2025, ces lignes seront conçues pour être compatibles avec une nouvelle génération de pochons recyclables.

Votre usine est-elle engagée dans des liens de mutualisation avec d’autres entreprises ou établissements de la commune ou du canton, dans une logique d’écologie industrielle, et dans quels domaines (énergie, logistique, emploi…) ?

R. D. : Nous travaillons en partenariat avec un industriel local sur un projet de chaudière à vapeur à biomasse. L’idée est d’utiliser des déchets de bois des forêts qui, par combustion, produiront de la chaleur qui viendra alimenter nos besoins. Avec ce projet, notre ambition est de réduire les émissions de CO2 du site de 80 % par rapport au gaz.

Effets d’entraînement

Ces investissements vont-ils être créateurs d’emplois ?

R. D. : Outre la rénovation de la plateforme existante, cet investissement comprend la création de nouvelles lignes de production qui devraient générer un besoin de soixante-dix postes de travail, sous réserve que la demande conserve son niveau actuel. C’est une nouvelle accueillie favorablement par nos équipes, avec qui nous travaillons en parallèle sur d’autres projets de transformation de l’usine.

Quelle est l’étendue du périmètre géographique où se recrutent la plupart des employés de l’usine de Saint-Denis-de-L’Hôtel, et quel rang occupe Mars parmi les employeurs privés du Loiret ?

R. D. : Ils sont recrutés en priorité sur le bassin d’emploi local. Mars Petcare est classée comme la quatrième entreprise du Loiret et de la région Centre.

Vos investissements ont-ils eu un effet d’entraînement sur vos fournisseurs, prestataires locaux ?

R. D. : Cet investissement est une formidable opportunité non seulement pour notre entreprise, mais aussi pour le tissu économique local et national. Il aura un impact auprès de l’ensemble de notre écosystème, notamment avec la création d’emplois directs et indirects.

Propos recueillis par Jean Watin-Augouard

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