Vie des marques

La pisciculture, outil de relocalisation

22/09/2025

Investir dans l’aquaculture est une solution aux difficultés de la pêche. Pour Maïsadour (Delpeyrat, Delmas…), c’est un outil de développement tant économique qu’environnemental.

Connu pour ses marques Delpeyrat et Delmas sur le marché du poisson transformé, le groupe coopératif Maïsadour a inauguré au printemps une pisciculture dernier cri à Langolen, dans le Finistère. Ce site se veut porté par une forte ambition RSE et parmi les plus innovants de France.

Plusieurs millions d’euros ont été consacrés à ce nouvel outil fonctionnant en circuit fermé grâce à une technologie inédite au niveau industriel. Ne nécessitant pas de consommation énergétique, grâce à un système gravitaire (de haut en bas), la biofiltration de l’eau en plusieurs étapes utilise un débit constant de cent litres par seconde, qui permet d’élever plus de six cents tonnes de truites par an, au lieu d’une centaine seulement en circuit ouvert.

« Cette recircularisation, explique Julien Vicario, directeur aquacole, nous permet de garantir un environnement stable et sain. » Ainsi, ce système constitue également une avancée en termes de bien-être animal, garantissant, ajoute-t-il, « des conditions de vie optimales pour les poissons ». D’autant que les truites profitent de bassins ombragés. Ils seront progressivement couverts par six mille mètres carrés d’ombrières photovoltaïques, qui assureront la totalité de leur consommation électrique, avant que le surplus n’alimente le réseau local.

Régions en valeur

Les poissons élevés à Langolen sont ensuite envoyés à l’usine de transformation de Castets, dans les Landes, avant d’être commercialisés sous forme de produits fumés pour la marque Delpeyrat et de produits frais signés Delmas.

Pour Maïsadour, dont la filière aquacole emploie cent dix personnes, l’élevage constitut un levier de développement économique qui répond aux difficultés de la pêche marine, dues à la raréfaction des ressources et à des exigences environnementales qui obligent les acteurs des filières concernées.

Alors que la balance commerciale française est largement déficitaire en matière de produits aquatiques¹, la truite – voire d’autres espèces – favorise une relocalisation de la production, avec une tendance à la mise en valeur des origines régionales (Aquitaine, Bretagne…). D’autant que la truite concurrence de plus en plus le saumon, naguère indétrônable et pour l’essentiel venant de Norvège (ou d’Écosse, d’Irlande, etc.). Par exemple, elle représente déjà 35 % des volumes de poissons fumés vendus en France et affiche de fortes croissances, alors que le saumon subit un léger déclin.

L’activité piscicole n’est qu’une partie de celle de la coopérative Maïsadour, qui se veut globalement un « acteur engagé de la transition agroécologique et alimentaire ». Elle a ainsi annoncé cet été qu’elle apportait son soutien au fonds de dotation Ohé la Terre,, qui aide les agriculteurs du Sud-Ouest à adopter des pratiques d’agriculture régénératrice : participation au financement d’implantations de haies ou d’arbres, de couverts végétaux, optimisation des rotations, ateliers de formations…

1. De 876 kt en 2023 selon France AgriMer – https://www.franceagrimer.fr/chiffre-et-analyses-economiques/bilan-du-commerce-exterieur-des-produits-aquatiques        

B. J. (Icaal)

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