Bulletins de l'Ilec

Éditorial

Incertitudes sur le “non-al” - Numéro 483

30/08/2019

Le périmètre des « PGC non alimentaires » dans l’univers commercial ? L’alimentaire, en grandes surfaces, c’est simple à délimiter. Mais le « non-al » ? Les rayons hygiène-beauté et entretien des magasins à dominante alimentaire constituent le périmètre des panels « grande conso » centrés sur l’offre ou sur la demande. Mais en tant que « PGC » il serait légitime de compter aussi le « bazar », voire es produits non alimentaires non ou peu disponibles en petites surfaces ou supermarchés mais offerts en hypers : papeterie, vaisselle, jouet, outillage, vêtement, produits technologiques ou culturels, qu’on trouve aussi en grandes surfaces spécialisées. Hier au « coin de la rue », la quincaillerie (« chose de peu de valeur ») proposait déjà aussi bien ustensiles, outillage, articles de ménage issus de la petite métallurgie, bijoux ou jouets bas de gamme… Un périmètre qui s’est enrichi quand l’économie, d’artisanale est devenue industrielle, portée par la consommation de masse.

Le trait commun majeur du « PGC non alimentaire » serait-il le prix, ou l’usage, la fréquence d’achat, le besoin de renouvellement déterminant un niveau minimal de « rotation » ? Ou le circuit de distribution ? Après la révolution industrielle avec les grands magasins dont le célèbre BHV, puis la révolution commerciale des GSA, assisterions-nous avec l’e-commerce à un retour à des circuits ad hoc ? Les PGC non alimentaires n’auraient alors fait qu’un tour – d’un demi-siècle – en GSA, qui seraient aujourd’hui enclines à en réduire le périmètre ?

En France, selon Kantar WP, un consommateur sur six a fait au moins une fois des achats de biens de grande consommation en ligne au cours des douze derniers mois ; mais le chiffre inclut l’alimentaire, amalgame derrière lequel se devine une proportion supérieure pour les seuls biens non alimentaires. La maille est large : s’agissant de PGC à fréquence d’achat élevée, l’observation sur un an est d’une pertinence contestable, puisqu’elle assimile acheteurs exceptionnels et acheteurs récurrents. Reste que la démultiplication des circuits affecte nécessairement les conditions de commercialisation du « non-al », dans les relations fournisseurs-distributeurs. Témoin la dérive romotionnelle enregistrée depuis plusieurs années par les panels, accentuée depuis la loi EGAlim, dont le dispositif d’encadrement les ignore. Évoquer ces conditions, c’est aussi se demander ce que devient la place du non alimentaire dans la concurrence entre enseignes. La restriction de la largeur du linéaire qui leur est affecté en hypermarchés porte à en juger l’importance déclinante. C’est peut-être juger un peu vite.

Jean Watin-Augouard

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