Effet tarifs “phase 2” en juillet

24/08/2022

L’inflation des prix des produits de grande consommation s’est accentuée au début de l’été, où elle a pour la première fois dépassé le taux d’inflation tous secteurs mesuré par l’Insee.

Considérée sur un mois, l’évolution des prix (méthode dite de la demande) dans un périmètre tous PGC a triplé en juillet, à 1,61 % (0,52 % en juin), indique IRI dans sa note de conjoncture. Soit plus que l’évolution de l’indice global Insee (0,3 % ). Elle a atteint près de 2 % en supermarchés, 1,07 % en hypermarchés (où il y a plus de possibilités de péréquation des prix), et 0,8 % en drives (spécialement exposés aux comparaisons susceptibles d’affecter l’« image prix » des enseignes).

Sur un mois, l’écart d’inflation entre marques et marques de distributeurs qui s’était resserré en juin a de nouveau grandi en juillet, à 1,14 point (+ 2,44 % pour les MDD, + 1,30 % pour les marques) , tandis que les MDD premiers prix connaissaient pour la première fois une inflation sur un mois inférieure à celle des MDD (+ 1,61 %), quoique mécaniquement plus affectés par la répercussion des coûts : là encore, dans un contexte de dramatisation et de politisation soutenu, la volonté de sanctuariser une offre accessible aux plus modestes se fait sentir.

S’agissant des marques, le mois de juillet a commencé d’enregistrer les effets de la deuxième vague de négociations entre fournisseurs et enseignes (engagée au printemps pour faire face aux hausses de coûts accumulées depuis les précédents tarifs arrêtés en décembre).

Le cas des produits d’entretien

Sur un an entre juillet 2021 et juillet 2022, c’est une inflation de 6,71 % qui est relevée par IRI (+ 4,90 % en juin), soit davantage que l’indice Insee (6,1 %). Elle affecte le plus les produits frais « poids fixe » (crémerie, frais non laitier, surgelés, glaces), ensemble où la hausse des prix avoisine 9 % , moins les liquides (+ 3,84 % ) et les produits d’entretien ou d’hygiène (+ 4,37 % ). Et avec des grandes marques qui sont encore en déflation au rayon entretien des drives (– 1,31 % , sur un an et – 1,94 % sur un mois), exception qui illustre bien la difficulté qu’ont connue les renégociations tarifaires estivales dans le « non-alimentaire », évoquée le 28 juillet lors du comité interministériel de suivi. Les hausses de coûts n’y sont pas du tout couvertes.

Dans le périmètre des filières “Égalim” visé par les lois de 2018 et 2021, la hausse des prix a atteint 7,06 % sur un an tous circuits (5,17 % en juin) : 9,10 % pour les MDD et 6,18 % pour les marques. Sur un mois, la tendance a été en juillet à une inflation trois fois plus forte qu’en juin, à 1,77 % % en moyenne pour les produits alimentaires du périmètre Égalim : + 1,48 % pour les marques et + 2,54 % pour les MDD, hausses où se lit l’effet des nouveaux accords tarifaires fraîchement signés entre industrie et distribution (de nombreux nouveaux tarif étant applicables au 1er juillet).

L’inflation sur un an est globalement plus élevée pour les MDD, à + 9,05 % , et surtout pour les premiers prix (+ 11,44 % ) que pour les grandes marques : + 5,70 % , alors qu’en juillet de l’année dernière les prix des marques étaient encore en déflation (ils le sont restés jusqu’en novembre). Cette inflation moyenne est loin de refléter l’évolution des coûts pour les entreprises de marques au cours de la même période (pour le seul premier semestre 2022 les hausses de coûts depuis le début de l’année sont évaluées à +11 % dans le périmètre Ilec).

IRI – Ilec FE