Inflation lissée en août

31/08/2022

L’“effet tarifs” a exercé une influence sur les prix des produits de grande consommation, qui ont enregistré en août une hausse proche de 8 % sur un an, mais qui ne se sont pas envolés par rapport au début de l’été.

Considérée sur un mois, l’évolution des prix (méthode dite de la demande) dans un périmètre tous PGC a plutôt régressé en août, à 1,02 % (1,61% en juillet), indique IRI dans sa note de conjoncture. Tout en restant plus élevée que l’évolution de l’indice global Insee (0,4 % ). Elle a atteint 1,03 % en supermarchés, 0,87 % en hypermarchés (où il y a plus de possibilités de péréquation des prix), et 1,15 % en drives, bien que ce circuit soit le plus exposé aux comparaisons de prix entre enseignes.

Sur un mois toujours, l’écart d’inflation entre marques et marques de distributeurs s’est nettement resserré en août, à 0,36 point (+ 1,28 % pour les MDD, + 1,32 % pour les MDD premiers prix et + 0,92 % pour les marques.

S’agissant des marques, août a continué d’enregistrer les effets de la deuxième vague de négociations entre fournisseurs et enseignes (engagée au printemps pour faire face aux hausses de coûts accumulées depuis les précédents tarifs arrêtés en décembre). Dans le périmètre Ilec, neuf industriels sur dix ont été conduits à adresser à leurs clients distributeurs un nouveau tarif 2022 au cours de l’été, avec dans la plupart des cas une date d’application entre juin et août. Les négociations ont été nombreuses à aboutir dans la première quinzaine d’août. Si l’ensemble des besoins liés à l’augmentation des coûts des industriels n’a pas toujours été pris en compte, il l’a été dans des proportions, entre 60 et 80 % , qui ne pouvaient manquer de rejaillir sur les prix en rayons. En pratique, « l’encodage » des nouveaux tarifs et sa traduction en rayons est cependant plus ou moins décalée selon les enseignes, par rapport à la date d’application théorique, d’où un certain lissage des hausses de prix côté consommateurs. Il est possible aussi que la décélération de l’inflation entre juillet et août résulte de hausses de prix en rayons anticipant des hausses de tarifs encore en négociation.

Aucune catégorie hors tendance

Sur un an entre août 2021 et août 2022, c’est une inflation de 7,90 % qui est relevée par IRI (+ 6,71 % en juillet), soit davantage que l’indice Insee (5,8 %). Elle affecte le plus les produits frais « poids fixe » (crémerie, frais non laitier, surgelés, glaces), ensemble où la hausse des prix 10,2 % , moins les liquides (+ 4,15 % ) et les produits d’entretien ou d’hygiène (+ 5,34 % ). Mais il n’y a plus de grandes marques qui soient encore en déflation au rayon entretien des drives, le dernier à avoir encore été orienté à la baisse au début de l’été : il enregistre une valorisation symbolique de 0,2 % , sur un an et de 0,50 % sur un mois – loin d’être proportionnée aux hausses des coûts dans ces catégories mais qui clôt le long cycle déflationniste qu’avaient connu les PGC depuis 2013.

Dans le périmètre des filières “Égalim” visé par les lois de 2018 et 2021, la hausse des prix a atteint 8,33 % sur un an tous circuits (7,06 % en juillet) : 10,52 % pour les MDD et 7,35 % pour les marques). Sur un mois, la tendance a été en août à une inflation moins forte qu’en juillet, à 1,18 % en moyenne pour les produits alimentaires du périmètre Égalim : + 1,09 % pour les marques et + 1,41 % pour les MDD.

L’inflation sur un an est globalement (PGC alimentaires + DPH) plus élevée pour les MDD, à + 10,34 % , et surtout pour les premiers prix (+ 12,87 % ) que pour les grandes marques : + 6,82 % , alors qu’en août de l’année dernière les prix des marques étaient encore en déflation (ils le sont restés jusqu’en novembre). Cette inflation moyenne est loin de refléter l’évolution des coûts pour les entreprises de marques au cours de la même période (pour le seul premier semestre 2022 les hausses de coûts depuis le début de l’année étaient évaluées à +11 % dans le périmètre Ilec).

Ilec FE