Vie des marques

Martell, résilient du sol aux plants

08/11/2021

Marque tricentenaire du groupe Pernod Ricard, Martell place la viticulture régénérative au cœur de sa stratégie. Elle déploie des d’actions dans ses vignobles cognaçais portant sur la régénération des sols et sur le développement de nouveaux cépages.

« Préserver nos terroirs » est l’un des quatre piliers [1] inscrit de la feuille de route 2030 de Pernod Ricard. Parmi les marques patrimoniales du groupe, Martell accentue cette année son engagement environnemental, avec un programme viticole d’agriculture régénératrice. Une approche équilibrée de la viticulture qui repose sur trois objectifs, explique Adeline Loizeau, directrice approvisionnements et relations viticoles de Martell Mumm Perrier-Jouët : « stimuler l’activité du sol, stimuler et renforcer la vigne dans sa capacité à se développer, à produire, mais également à se protéger contre la pression des maladies, et protéger cet environnement dans sa biodiversité ».

Afin de régénérer le sol cognaçais, Martell étudie l’évolution de la population des bio-indicateurs (microorganismes, vers de terre…) responsables de la régénération du sol et capteurs de carbone [2].Engagé en 2015, ce suivi concerne 800 00 kg à l’hectare aujourd’hui, l’objectif étant d’atteindre une tonne et demie en 2026. Depuis 2015 a été mis en place dans les 450 hectares de vignobles propre à Martell un programme de traitements alternatifs et innovants, avec bio-contrôles et bio-stimulants permettant à la plante de stimuler ses défenses naturelles. Les traitements qui donnent des résultats positifs sont partagés avec les viticulteurs partenaires lors de journées techniques, de colloques et de groupes « Ferme 30 000 Martell », où sont testées les nouvelles pratiques. Cee programme est déployé depuis deux ans chez des viticulteurs volontaires. Les résultats sont très encourageants, estime Adeline Loizeau : « La particularité de notre activité nous amène à considérer nos pratiques d’aujourd’hui avec la sensibilité des consommateurs de demain, que nous ne connaissons pas encore mais qui sera certainement plus exigeante sur le plan environnemental. »

Viticulture de précision

Martell a aussi lancé en 2016 un programme de recherche variétale en collaboration avec entre autres l’Inrae, l’Institut francais de la vigne et du vin (IFV) et le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC). La maison est depuis quatre ans partenaire du Conservatoire viticole charentais. Elle investit dans la recherche agronomique sur les propriétés et qualités intrinsèques de la plante. L’objectif est de créer par hybridation des cépages qui pourront résister au mildiou et à l’oïdium, maladies dévastatrices de la vigne, de s’adapter au réchauffement climatique, de gagner en diversité variétale dans le vignoble cognaçais. « Notre objectif, souligne Adeline Loizeau, est de maintenir la qualité tout en assurant la quantité demandée dans l’avenir. Un cépage productif et le savoir-faire viticole doivent permettre un bon rendement à l’hectare. »

Mais le viticulteur peut se demander s’il a fait le bon choix, ou si la solution présentée comme étant intéressante aujourd’hui le sera encore demain : pour éviter à l’exploitant de prendre des risques de production, Martell les prend à sa charge. Depuis 2020, Sébastien Roumegous, expert en agroécologie [3], accompagne Martell dans son programme d’agriculture régénératrice. En opérant par croisements, ce sont trois cents plants qui ont développé des facteurs de résistance. Après quoi il reste à tester les qualités organoleptiques de façon à offrir à la production un maximum d’options. De même que Martell partage ses recherches pour régénérer le sol cognaçais, elle entend promouvoir les cépages testés sur ses hectares en propre auprès de toute la filière. L’objectif est le référencement des cépages retenus au catalogue national des variétés, puis au Cahier des charges de l’AOC Cognac. Une appellation qui garantit la qualité et l’origine d’un produit, mais aussi le savoir-faire de ses acteurs et la qualité du terroir qu’ils valorisent et entretiennent.

Car la filière Cognac est engagée dans une démarche collective de viticulture durable qui donne aux 4 500 viticulteurs de la région une double certification, « environnementale Cognac » et haute valeur environnementale, quand ils répondent à six exigences : pérennité du vignoble, protection du milieu naturel, maîtrise des produits phytosanitaires, gestion des effluents viti-vinicoles, formation santé-sécurité, relations entre viticulteurs et voisinage. Un engagement auprès des consommateurs et des riverains. Et parce que la viticulture de demain nécessite de nouvelles compétence Martell accompagne des établissements de formations d’apprentis aux nouvelles pratiques viticoles. Une marque tricentenaire se doit de « transmettre de manière durable un patrimoine vivant aux générations futures », souligne Adeline Loizeau, « et de permettre l’écriture des trois prochains siècles ».

[1] « Préserver nos terroirs ; valoriser l’humain ; agir circulaire ; être responsable », cf. « Pernod Ricard, une RSE globale », septembre 2020 sur Ilec.asso.fr.
[2] Un programme identique est conduit en Champagne pour Mumm Perrier-Jouët.
[3] Fondateur de la société Biosphères et du Centre de développement de l’agroécologie, membre de l’association Pour une Agriculture du vivant à laquelle Pernod Ricard adhère également.

Jean Watin-Augouard

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