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Information des consommateurs

Alimentation, les moyens de la transparence

15/12/2021

Conçu par NumAlim, UniversAlim se présente comme le référentiel universel de données sur l’agroalimentaire, pour une information produit fiable, structurée, complète, transparente et gratuite. Il en va de la confiance de toutes les parties prenantes, dont les consommateurs. Aux entreprises de jouer.

« Les étiquettes ne suffisent plus face à la demande croissante d’informations des consommateurs », estimait Philippe Tillous-Borde, président de NumAlim [1], lors du lancement le 7 décembre d’UniversAlim. Ce référentiel d’informations augmentées est présenté comme « la » solution pour aider les entreprises à mieux informer les consommateurs. Quelques chiffres témoignent de leurs attentes : 66 % déclarent que la présence de signaux de confiance augmente la probabilité d’acheter une marque (Trustpilot, 2021) ; 60 % souhaitent réduire l’impact environnemental de leur consommation alimentaire (Ifop pour Darwin Nutrition, 2020). Leurs trois principaux critères d’achat alimentaire sont le prix (78 % ), des produits plus naturels, les moins transformés possibles (67 % ), une absence d’additif ou conservateur et la qualité nutritionnelle (62 % ) (Ifop, 2020).

La crise sanitaire a renforcé leur vigilance et accentué le recours à des applications pour mieux connaître les caractéristiques des produits alimentaires du quotidien. Ainsi, 35 % des consommateurs évaluent les produits alimentaires via des applications mobiles (ObSoCo, 2020). « Les Français ont le droit de savoir ce qu’il y a dans leur assiette, indique Jérôme François, directeur général de NumAlim. La composition nutritionnelle fiable ainsi que l’éventuelle présence d’allergène sont essentielles. Au-delà, nous souhaitons aider les consommateurs à mieux connaître les produits utilisés, leur provenance, leur impact environnemental. » Or 30 à 50 % des fiches produits numériques comportent au moins une erreur (audits ConsoTrust), alors qu’elles ont un rôle clé, notamment avec la montée de l’e-commerce. Même si les emballages physiques sont plus fiables, les trois quarts des rappels produits découlent d’erreurs d’étiquetage (source Ania). Un produit peut se voir attribuer des scores divergents selon les enseignes, ainsi que des déclarations d’allergènes différents. « Les entreprises françaises ont un savoir-faire à valoriser. Elles sont parfois amenées à renseigner les informations visibles sur des comparateurs de produits et sites d’e-commerce de manière archaïque, à la main, ce qui en plus d’être chronophage est à l’origine d’erreurs qui se répercutent sur l’étiquetage des produits », explique Jérôme François.

Une exigence portée par le gouvernement

Aux 35 attributs réglementaires (règlement européen INCO), UniversAlim ajoute les labels, les types d’additifs, des données et attributs sociétaux, le bien-être animal, l’impact carbone, les allégations production (type d’élevage, absence de pesticides…), les certifications d’entreprises, les chartes… « L’objectif est de passer de 40 attributs à 100, et de 50 000 lignes produits et 40 colonnes attributs (20 % du marché) à 250 000 fiches produits et 25 millions de données en 2023, pour les quinze mille entreprises françaises agro-alimentaires », précise Guillaume Ardillon, directeur opérations et technologie de NumAlim. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, soutient résolument l’entreprise : « Pour redonner à l’alimentation la valeur qu’elle mérite, et payer le juste prix, il faut que le consommateur puisse être pleinement acteur de ses choix alimentaires, et cela passe par l’information et la transparence. C’est ce qu’attendent les consommateurs ; une information fiable, actualisée, individualisée, sur l’origine des produits, leur impact environnemental, leur composition nutritionnelle, ou encore sur la rémunération de nos producteurs. Pour accepter de payer le juste prix, ils ont besoin de garanties sur ce qu’ils achètent. (...) NumAlim permet d’instaurer de la transparence, et donc de recréer de la confiance entre tous les maillons de la chaîne alimentaire. »

NumAlim a développé trois piliers de solutions. L’un est intitulé « Hubalim » ; c’est une place de marché et d’échanges de données et de services.

Un socle de services gratuits

UniversAlim est un autre pilier : le référentiel de toutes les données produits, qui recueille, corrige, structure, fiabilise et harmonise les attributs du règlement INCO et davantage, avec vocation d’intégrer l’ensemble des produits alimentaires des quinze mille entreprises françaises du secteur. Les données répondent à des exigences réglementaires et sociétales en constante évolution, et à des critères de traçabilité et de confiance : composition et nutrition, recyclabilité, impact carbone, origine, pratiques agricoles, nutrition, allergènes, responsabilité sociétale et éthique… La correction des erreurs est confiée à ConsoTrust, partenaire technologique français. « Les entreprises doivent faire valoir leur savoir-faire et leur engagement à fournir des produits de grande qualité à tous », souligne Jérôme François. Afin d’éviter tout détournement à titre onéreux des informations, le référencement et le diagnostic de qualité des données sont gratuits, de même que leur diffusion aux destinataires, applications, distributeurs, pouvoirs publics, partenaires.

Le troisième pilier est l’accompagnement, pour former les quinze mille entreprises aux données, organiser des événements et prodiguer des conseils. Il est proposé gratuitement, de même que la mise à disposition des données récoltées directement auprès des sites d’e-commerce et des applications grand public. « Le digital, observe Philippe Tillous-Borde, a créé une certaine distance, l’information augmentée nous permettra de récréer de la proximité entre les Français et leurs produits. Prenons le parti du partage et de la mise à disposition gratuite plutôt que l’accaparement par d’autres. »

Le soutien de l’État au projet UniversAlim est aussi bien financier – 3 millions d’euros investis – que politique, et cela depuis 2018. Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, en souligne l’enjeu, et les attentes qui y sont attachées : « NumAlim permet aux entreprises alimentaires de devenir les premiers acteurs des transformations en cours, de créer de la valeur et de donner la possibilité aux consommateurs de maîtriser leurs choix alimentaires. Il appartient au plus grand nombre d’entre elles de s’impliquer, pour garantir la réussite de NumAlim. C’est une condition essentielle à la réussite de la plateforme. NumAlim a été conçue pour les entreprises, et ne deviendra une référence pour les consommateurs que par les entreprises. » Le soutien des pouvoirs publics a trouvé un prolongement dans le cadre des plans France Relance et France 2030.

[1] Créée à la suite des États généraux de l’alimentation en 2018, NumAlim est une société coopérative d’intérêt collectif qui rassemble l’ensemble des acteurs du secteur agroalimentaire : amont agricole et interprofessions (NumAgri), transformation coopérative et industrielle, distribution, partenaires technologiques et de recherche. Cf. la tribune de Jérôme François publiée par l’Ilec, et son intervention lors de la conférence « Information sur les produits de grande consommation : comment renforcer la confiance » organisée avec les Échos par l’Ilec, l’Ania, l’Afise et la Fébea qui s’est tenue le 15 décembre 2021.

J. W.-A.

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