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Industries de PGC à l’honneur

17/02/2023

Le 14 février à Bercy, l’Essec remettait son « Grand Prix des industries de consommation responsables » en présence d’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. Récompense pour un champion du DPH, une catégorie au centre de l’actualité législative et commerciale.

Cette sixième édition du Grand Prix de l’Essec¹, à laquelle une dizaine d’adhérents de l’Ilec ont pris part, a réuni des démarches diverses, qu’ont distinguées des prix spécifique, en plus du Grand Prix proprement dit, qui a récompensé cette année Essity.

En première ligne des attentes en développement durable, Essity fournit des produits d’hygiène et de santé à des dizaines de millions de personnes en France, où il possède sept sites de production (deux dans la Sarthe, un dans l’Eure, dans l’Orne, dans la Vienne, dans le Loiret et dans le Haut-Rhin (avec son centre de R&D mondial). Les produits à base de papier qui sont sa spécialité sont gourmands en énergie et en eau, et Essity investit depuis longtemps pour réduire sa consommation de ressources, au regard des objectifs de développement durable des Nations unies, et pour le recyclage circulaire de ses produits. Outre le Grand Prix qui récompense l’ensemble de ses efforts, le lauréat 2023 a été encore particulièrement distingué à l’Essec pour une offre de protections lavables en substitut à ses propres gammes jetables, solution qui divise par deux et plus l’empreinte carbone et les déchets.

Artisans et start-up

Il n’est pas trop inattendu de voir aussi récompensée dans le domaine de l’offre innovante une initiative venant de Danone et de sa marque BCorp Blédina, pionnière dans la mise en place d’une boucle de réemploi des contenants, dont l’Ilec a déjà rendu compte.

Autre axe de transition pour les marchés : l’aide que seul un grand groupe peut déployer à l’attention d’une myriade d’acteurs, comme le fait L’Oréal auprès des consommateurs-diffuseurs de ses produits que sont les salons de coiffure, pour qu’ils puissent, sans que leur activité en souffre, réduire leur empreinte écologique directe et indirecte : réduction de la consommation d’eau, recyclage des cheveux, c’est toute l’activité des salons et les gestes qui leur sont propres qui ont été… passés au peigne fin de l’optimisation écologique.

La récompense par le jury de l’Essec du « Laitcoloscore », qui permet aux entreprises de la filière laitière (toutes, cet outil étant libre) de calculer l’ensemble de leurs impacts environnementaux, du champ aux magasins, rappelle que la grande consommation est un secteur où l’innovation, l’inventivité des startups et les nouvelles technologies trouvent à se déployer avec une fréquence et une diversité d’emploi trop méconnues du grand public.

Avec les autres prix thématiques et « mentions spéciales », le jury et les étudiants ont récompensé des initiatives qui vont au-delà de la « responsabilité » associée à la production et à ses retombées. C’est la responsabilité, volontaire, de l’entreprise en tant qu’employeur, avec Danone dont est récompensé l’accord social « Diversité & Inclusion », signé avec la CFDT et la CFE-CGC, comportant en particulier des dispositions pionnières en faveur des salariés aidants familiaux. C’est la responsabilité en tant qu’acheteur auprès de l’amont agricole, avec Intermarché et la filière miel des Apiculteurs Associés. Ou encore en tant que mécène, comme L’Oréal au côté d’Emmaüs Solidarité pour traduire concrètement la « beauté pour tous », en la rendant accessible à des personnes en grande précarité dans des lieux conçus tout exprès.

Le prix du prix

Enfin l’Ilec, spécialiste et acteur de relations commerciales, ne saurait trop saluer la distinction comme « personnalités de l’année » de ces agricultrices qui incarnent les « Petits Suisses Éleveurs de bonheur », un projet conçu et porté par Danone et Système U. Comme le Grand prix de l’Essec – un peu fête de famille de la grande consommation –, certaines initiatives portent à espérer en la réduction des tensions commerciales. Elle adviendra sûrement quand la « prime de responsabilité » sera moins souvent exclue du prix comme elle l’est aujourd’hui pour les produits de masse, réservée à des segments ou des niches de l’offre loin de pouvoir répondre à la transition des marchés.

Lors de son allocution, Olivia Grégoire a estimé que « la société de la surconsommation laisse place à la société des consommateurs, prenant mieux en compte les préoccupations écologiques et sociales de chacun ». Avant d’exprimer le souhait – sinon l’exigence – que les produits plus écologiques ou socialement mieux-disants (revenu agricole) soient disponibles sans être plus chers.

En cette injonction contradictoire réside le problème du moment. Les efforts d’investissement que consacrent, dans toutes les catégories, les industries de marques à une offre plus responsable ne visent pas à autre chose que résoudre cette contradiction : les produits du quotidien ne mériteraient pas d’être ainsi appelés s’ils ne répondaient pas à la nécessité d’être accessibles en prix, mais une offre soucieuse du développement durable ne peut atteindre à l’effet de masse requis pour cette accessibilité, pour s’imposer comme norme, sans la rémunération des investissements qu’elle requiert, à toutes les étapes ; et elle ne peut pas l’atteindre dans des catégories structurellement dévalorisées. D’où l’incompréhension que suscite aujourd’hui dans les entreprises du DPH l’opposition du gouvernement à un encadrement des super-promotions qui fragilisent leur équilibre économique, sans parler des potentiels gaspillages auxquels ces excès invitent. Alors qu’au Grand Prix de l’Essec le DPH a été à l’honneur, la consommation responsable appelle plus de cohérence.

[1] Détails à venir sur le site de la chaire grande consommation de l’Essec.

François Ehrard

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